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Saddam Hussein défie la justice

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«Procès d’un dictateur» a titré en Une Le Figaro, la veille de l’ouverture du procès du président irakien déchu, Saddam Hussein.
D’après le quotidien, Saddam voulait rentrer dans l’Histoire. Mais même si Saddam Hussein y est sans aucun doute parvenu, ce n’est pas en incarnant le personnage dont il rêvait.
Plutôt que de laisser l’image d’un nouveau Saladin restaurant la puissance de la nation arabe, le raïs irakien a davantage, au terme de son règne, acquis les traits d’un Père Ubu tragique, ayant accumulé les erreurs d’analyse et les bourdes stratégiques à un point rarement atteint au cours du siècle écoulé, écrit le journal.
L’éditorialiste du Figaro, pour sa part, s’est interrogé sur la légitimité de ce procès. « Dans ce procès, il ne suffit pas que justice soit rendue. Encore faut-il que cette justice soit jugée légitime et crédible par l’ensemble des Irakiens», a-t-il estimé.
En effet, c’est sur ce point que l’ancien dictateur a voulu jouer sa dernière carte. Au premier jour du procès, tenu mercredi dernier, Saddam Hussein s’est proclamé comme le président légitime d’Irak. Il a ainsi défié le tribunal et plaidé non coupable pour le massacre de 143 chiites à Doujaïl en 1982.
Vêtu d’un costume gris sombre et d’une chemise blanche au col ouvert, les cheveux noirs et la barbe grisonnante, d’apparence plutôt mince, l’ancien président a jeté un coup d’œil en direction des journalistes assistant à l’audience dans une pièce adjacente, derrière une vitre blindée. Il était assis à l’avant, sur la première de trois rangées de sièges noirs mis en place pour les accusés derrière des barreaux de métal blanc à mi-hauteur, faisant directement face aux cinq magistrats qui vont le juger.
Le journal français «Libération» a, lui, consacré tout un dossier à ce procès tant attendu. « Les pièges d’un procès », peut-on lire sur la Une du quotidien. Un professeur de droit égyptien-américain interrogé par le journal a expliqué que l’Irak se fait justice même si les empreintes digitales des Américains sont partout. «Même s’il est contesté, le fait qu’il ait lieu est déjà un grand pas. Mais on aurait pu faire beaucoup mieux pour assurer la crédibilité du tribunal. Une erreur d’appréciation a été commise dès le départ. La Maison Blanche a décidé de confier la création du tribunal au département de la Justice américain», a-t-il déclaré à Libération. Selon ce professeur, le problème réside dans le fait qu’en excluant du jeu le département d’Etat, on a évacué la dimension politique et diplomatique de ce procès.
Les autres accusés du procès sont: Barazan Ibrahim, chef des services de renseignement lors des atrocités de Doujaïl, Taha Yassin Ramadan, ancien vice-président du régime, Awad Hamed al-Bandar, chef du Tribunal révolutionnaire irakien, qui a prononcé les peines de mort à l’encontre de 143 habitants de Doujaïl, Abdullah Kazim Ruwayyid, responsable présumé des arrestations dans cette ville avant le massacre, ainsi que trois responsables locaux du parti Baas : Ali Dayim Ali, Mohammed Azawi Ali et Mizhar Abdullah Ruwayyid. La prochaine audience de ce premier procès de Saddam Hussein a été fixée au 28 novembre par le Tribunal spécial irakien (TSI) pour permettre d’entendre les témoins, a indiqué aux médias le porte-parole du tribunal, Raëd Al-Jouhi.

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