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Sarkozy choisit la télévision pour redorer son image

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C’est une émission très attendue de Nicolas Sarkozy sur la première chaîne de télévision française TF1 intitulée avec un zeste de démagogie «Paroles aux Français» ce lundi soir. Un exercice de communication politique inédit pour le chef de l’Etat, même si l’homme est habitué aux grandes prestations médiatiques dont, par un talent presque inné, il en avait maîtrisé tous les ressorts.
Avant même d’avoir eu lieu, cette émission fait déjà parler d’elle sur deux grands registres. Le premier est celui d’une grande coquetterie exprimée par l’Elysée, une vive inquiétude de voir la prestation présidentielle menacée d’un plus grand anonymat pour deux grandes productions américaines «FBI : portés disparus» programmé sur France 2 et «Star Wars» sur M6. Le second est celui de l’opposition qui commence déjà à critiquer la nature des liens que le président de la République avait tissés avec certains médias. Et c’est Patrick Bloche, secrétaire national du PS chargé des médias, qui était chargé de dégainer : «Une nouvelle fois, la communication présidentielle bénéficie d’un relais  complaisant de la part de TF1. On retrouve les liens coupables entre Sarkozy et les groupes industriels qui contrôlent les grands groupes de médias». Cette attaque de l’opposition sur les liens de Nicolas Sarkozy avec certains groupes de médias et qui rappelle les mauvais souvenirs de sa période bling bling, a de fortes chances d’être brouillée par le grand clash qui oppose actuellement un  leader de la gauche comme Vincent Peillon et la télévision publique. Le début de l’affrontement a eu lieu lorsque Vincent Peillon s’était insurgé de voir la télévision publique consacrer trop de débats  à la question de l’identité nationale. Pour mettre la lumière sur ce phénomène, il posa volontairement un lapin à l’émission d’Arlette Chabot à laquelle participait Eric Besson, ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale et Marine Le Pen vice-présidente du Front National. Depuis Vincent Peillon, sans avoir toute la famille socialiste derrière lui, ne cesse de réclamer la démission de certains dirigeants de France Télévision qualifiés de «serviles». En choisissant la chaîne de  télévision TF1, propriété du groupe Bouygues, ami notoire de Nicolas Sarkozy, le président de la République ne courrait pas le risque d’aller aux clashs ni aux ruptures. Cette grande prestation télévisée est importante pour lui dans la mesure où elle inaugure une série d’interventions calibrée dans les médias avec comme seul objectif de redorer son image, restaurer une crédibilité dont les sondages, par fournées entières, montrent qu’elle est perdue. Le choix de ne plus se contenter d’une interview politique classique, avec son cortège de langue de bois et de mise en scène obsolète, mais de donner la parole aux Français, notamment ceux parmi eux directement victimes de la crise, semble avoir, pour les communicateurs de l’Elysée, un seul but : tisser un lien direct avec les Français, le plus fort possible, à un moment crucial où les différentes études d’opinions montrent un dangereux divorce et une déconnexion de Nicolas Sarkozy et la réalité du pays.

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