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Sarkozy devient «battable» pour la gauche en 2012

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C’est sans aucun doute la nouvelle la plus mauvaise, de la taille de celles qui détruisent le moral, empoisonnent l’humeur et cassent l’ambiance, que Nicolas Sarkozy ait reçue ces derniers temps. Celle qui affirme, sondages et études d’opinion à l’appui, qu’il peut perdre la prochaine élection présidentielle alors qu’il avait la certitude que l’autoroute de sa réélection était solidement pavée. Après avoir terrassé la gauche en divisant ses rangs, fait le ménage à droite en paralysant toutes les têtes et les ego qui dépassent, Sarkozy considérait déjà sa reconduction de bail à l’Elysée comme une simple promenade de santé. Qui pourrait, se demandent les politologues de l’Elysée, avoir assez de coffre, disposer d’assez de charisme et de réseaux pour pourvoir disputer à l’actuel président de la République sa prétention légitime à rempiler pour un second mandat? L’interrogation, il y a encore quelques semaines, laissait apparaître un désert où rien ne pousse. Majorité et opposition établissaient leur agenda politique respectif en faisant l’impasse sur le prochain quinquennat. Il tombait mécaniquement dans l’escarcelle de Sarkozy. Le doute commençait à s’installer avec la furieuse séquence qui avait vu toute la Sarkozie monter comme un seul homme défendre Frédéric Mitterrand et Jean Sarkozy. Le premier accusé de défaillance morale et d’apologie du tourisme sexuel teinté de pédophilie, le second de favoritisme et de népotisme contraire à la morale républicaine si chère à la méritocratie à la française et tant vantée de manière schizophrénique par Sarkozy lui-même.  Cette séquence personnelle conjuguée à des tensions publiques au sein de sa majorité sur de nombreuses réformes qu’il a lancées, à une déshérence de son exécutif que dirige François Fillon, un Premier ministre aphone, ont fini par rompre le charme et la bénédiction par lesquels Sarkozy gouvernait. Le président dynamo, en perpétuelle inspiration, le Mozart de la communication politique qui séduit par un bagout inné, le vendeur de rêves qui avait su convaincre le chaland et émouvoir les chaumières, semble avoir perdu la main. Et le voilà qui plonge dans une impopularité si profonde que les sondages le donnent perdant pour la première fois devant une personnalité socialiste. Il s’agit de Dominique Strauss-Kahn, l’actuel directeur général du Fonds monétaire international. L’opposition s’est tout de suite emparée de l’affaire. Pour elle, le mythe de l’invincibilité de Sarkozy est tombé. L’alerte est certes chaude pour le président de la République. Mais il peut toujours se consoler en se disant que les études d’opinion sortent une personnalité qui, de par son éloignement géographique, n’a pas une grande prise sur les préoccupations des Français. D’autant plus que DSK, que l’humoriste de la Radio France Inter Stéphane Guillon accable d’une bourdonnante sexualité, ne dispose pas a priori d’un pédigrée susceptible de forcer les acclamations de la foule. Ce qui est certain c’est que quelque chose s’est cassés entre Sarkozy et son public. Et ce, malgré une forme de mea culpa où il reconnaît quelques erreurs de gestion et de comportements. Et la question qui doit donner des insomnies à ses conseillers : comment remonter la pente et redresser leur champion en chute flagrante d’estime. Faut-il fermer «l’ouverture» et revenir à des fondamentaux de la droite? En attendant de trouver la potion magique qui lui garantit un retour d’affection, Sarkozy doit vivre cette semaine une riche séquence diplomatique.

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