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Sarkozy reçoit Moubarak pour évoquer les blocages de l’UPM

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En pleine tourmente financière, et alors que Nicolas Sarkozy semble avoir dédié toute son énergie à la préparation de rencontres internationales destinées à guérir la finance mondiale, malade de la spéculation, à porter secours aux banques pour booster le crédit et les entreprises, à assurer les salariés français inquiets pour leur avenir que menace au minimum un chômage technique partiel, il trouve le temps de rencontrer le président Hosni Moubarak ce mercredi.
C’est que le feu est en train de prendre sur un autre volet, diplomatique, de l’architecture sarkozienne: L’Union pour la Méditerranée que Le Caire co-préside avec Paris vient de connaître une poussée de fièvre qui menace ses fondations et jette un voile sombre sur son avenir.
Une Conférence euro-méditerranéenne sur l’eau qui était mentionnée dans la déclaration de Paris créant l’UPM, n’a pas pu se tenir en Jordanie en raison d’une divergence puis d’une polémique sur la participation de la Ligue arabe que dirige l’Egyptien Amr Moussa et dont le légendaire siège se trouve en Egypte : participation contestée par Israël.
Il ne n’agissait pas, selon les dires des participants, d’une obscure réunion technique de fonctionnaires mais d’une importante rencontre avec l’objectif de concevoir «une stratégie à long terme» autour de la problématique de l’eau en Méditerranée. Idée maîtresse : la création d’un canal, «le canal de la paix», reliant la mer Rouge à la mer Morte avec des projets clefs touchant les pays riverains que sont Israël, la Jordanie et les Territoires palestiniens.
Le report de cette réunion est le fruit d’un désaccord de fond entre Egyptiens et Israéliens. Tandis que les officiels égyptiens insistent sur le fait que «la Ligue arabe allait participer aux réunions en raison de son poids et son rôle central dans les efforts pour (…) la stabilité en Méditerranée», les israéliens prennent la direction inverse et affirment que «où qu’elle entre, (la Ligue arabe) travaille contre l’idée même derrière l’Union méditerranéenne qui est la coopération. Elle essaie de chasser Israël de l’Union».
Nicolas Sarkozy et Hosni Moubarak doivent trouver des solutions à ce premier blocage public de l’ambition méditerranéenne. L’enjeu est d’autant plus important dans son timing qu’il intervient à la veille de la réunion décisive de Marseille prévue les 3 et 4 novembre au cours de laquelle les ministres des Affaires étrangères euro-méditerranéens vont essayer des trancher des questions aussi sensibles que la composition, les pouvoirs du secrétariat général ainsi que la ville qui doit les abriter. Il est de notoriété publique que les divergences maghrébines sur le sujet empoissonnent depuis longtemps l’esprit même de l’UPM et l’empêche de déployer la magie de son rêve.
Un autre événement imprévu s’est fait invité à la table du déjeuner de Nicolas Sarkozy et Hosni Moubarak, c’est celui de l’attaque aérienne américaine contre la ville d’Aboukmal, à la frontière entre la Syrie et l’Irak. Cette attaque que les Syriens qualifient de «terroriste», visait, selon Washington, à détruire une filière qui organise l’intrusion de combattants étrangers en Irak via la frontière syrienne.
Pour Nicolas Sarkozy, la Syrie, avec laquelle il a opéré un spectaculaire rapprochement, est une pièce-maîtresse dans le dispositif UPM. Le fait qu’elle soit militairement visée par son allié américain complique et empoisonne d’avantage l’esprit des rencontres autour de la Méditerranée puisqu’il provoque les réserves, voire l’hostilité de certains pays de la rive sud de la Méditerranée motivés par une solidarité naturelle. C’est sans doute pour toute ces raisons que l’Elysée s’est dépêché de marquer sa différence. Sans aller jusqu’à une condamnation claire de l’attaque américaine, la France s’est dit, dans un communiqué, préoccupée par le raid américain et souhaite que «toute la lumière soit faite sur cette opération… La France exprime sa vive préoccupation et déplore la perte de civils syriens. Elle appelle à la retenue et souligne son attachement au strict respect de l’intégrité territoriale des Etats».

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