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Sarkozy sommé de négocier avec les syndicats

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Plusieurs leçons sont à tirer de la sixième journée de mobilisation nationale contre le système de retraite selon que l’on se situe du côté de Nicolas Sarkozy ou des centrales syndicales. Mais un seul constat commun : le spectre de la paralysie économique menace le pays et celui de la dérive sécuritaire et sociale hante ses journées. Au point de transformer la France en point noir effervescent dans la carte des conflits sociaux dans le monde pointé par la presse internationale. Pour Nicolas Sarkozy, l’heure était à la démonstration de virilité. A tous ceux qui le soupçonnaient de vaciller sous la pression, il avait tenu à adresser un message de fermeté. Non il ne reculera pas sur sa réforme. Non il n’apportera pas les modifications susceptibles de la vider de sa substance. Conscient qu’il n’est jamais performant que dans les combats et la confrontation, Nicolas Sarkozy avait rajouté à ses déclamations un zeste de provocation destiné à solidifier le socle de sa famille et à jeter le trouble dans les rangs de ses détracteurs. La posture de fermeté dont il a fait preuve alors que le pays est au bord de la déflagration sociale ne procédait pas d’une inconscience de débutant mais semblait avoir comme objectif de décourager toutes les forces qui avaient misé sur son recul à la moindre alerte d’incendie social. Avant même que les syndicats ne commencent à rêver reproduire l’exploit des manifestations contre le CPE qui avait coûté son destin à Dominique de Villepin alors Premier ministre, l’impératif pour Nicolas Sarkozy était de fixer le plafond de sa détermination. Pour les centrales syndicales, cette sixième journée de mobilisation est une surprise inattendue. Malgré la bataille très politique des chiffres qui les a opposés au ministère de l’Intérieur, le constat est inévitable: une gigantesque lame de fond, faite de colère contre la réforme des retraites et frustration à l’égard de l’héritage, Sarkozy est en train de mobiliser les Français. Une vague si persistante, si déterminée qu’ils n’ont d’autres choix que de la suivre et de l’encadrer sous peine d’être dépassés. Il est vrai que le gouvernement avait opportunément cherché à provoquer une fissure dans le front syndical, la meilleure manière d’affaiblir la mobilisation. Mais sans grands succès jusqu’à maintenant. Devant cette situation menaçante pour l’économie avec les risques de blocages, de pénurie et de dérapages sécuritaires, Nicolas Sarkozy n’a pas trop le choix : ou rester enfermé dans sa logique de passage au forceps de sa réforme avec le mince espoir que le mouvement de contestation s’essouffle de lui-même et perde de sa vivacité, ou entamer un round de négociation avec les centrales syndicales comme un sondage publié dans le journal «Libération» semblait le lui demander avec insistance. Selon la solution choisie par le président de la République, Nicolas Sarkozy entamera dans l’urgence une nouvelle séquence, celle de trouver les habits adéquats pour une sortie de crise qui logiquement doit conclure toute confrontation. Avec deux figures de styles imposées : Nicolas Sarkozy ne peut remanier son gouvernement en pleine effervescence sociale et la France ne peut prendre la présidence du G20 alors que la «cinquième économie du monde» comme il se plaît à le rappeler est sous le feu de la pénurie et du blocage.

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