Le fils du président sénégalais Abdoulaye Wade, Karim Wade, titulaire de plusieurs portefeuilles ministériels, s’est prononcé contre «toute idée de dévolution monarchique du pouvoir» dans une «lettre ouverte» aux Sénégalais dont l’AFP a obtenu copie lundi.
«Tout comme le chef de l’Etat, je combats toute idée de dévolution monarchique du pouvoir», écrit Karim Wade dans cette lettre, datée de dimanche.
Un projet de loi présenté par le président Wade, âgé de 85 ans, et visant à élire simultanément en février 2012 un président et un vice-président avec 25% des voix au premier tour, a été interprété comme la volonté du chef de l’Etat de vouloir imposer son fils comme successeur. Sous la pression de manifestations populaires qui ont tourné à l’émeute à Dakar le 23 juin, alors que le texte était examiné à l’Assemblée nationale, le chef de l’Etat a décidé d’abandonner ce projet de loi controversé. «Désormais, il y a un avant et un après 23 juin», écrit Karim Wade. «Ce message ne peut être ignoré ni par le pouvoir ni par l’opposition. Notre formation politique, le Parti démocratique sénégalais (PDS), et nos alliés ne peuvent faire autre chose que de consolider les acquis démocratiques de Léopold Sédar Senghor, d’Abdou Diouf et d’Abdoulaye Wade», ajoute-t-il en référence au trois présidents sénégalais depuis l’indépendance en 1960.
Selon Karim Wade, «chez nous, il n’y a qu’un seul et unique chemin pour accéder au pouvoir: celui des urnes. Au Sénégal, en France, en Angleterre, aux Etats-Unis et dans toutes les démocraties, le pouvoir ne s’hérite pas, il se conquiert par la voix des urnes».