Isolé depuis l’an dernier dans la ville cisjordanienne de Ramallah, Yasser Arafat n’est pas encore au bout de ses peines. Même après avoir cédé, de facto, le pouvoir à Mahmoud Abbas, le président palestinien est accusé «d’encourager l’extrémisme palestinien». Une accusation qui pourrait lui valoir une expulsion ou une arrestation, ou encore un assassinat, «s’il fait obstacle aux efforts de son Premier ministre pour la mise en oeuvre du plan de paix international pour le Proche-Orient», a-t-on déclaré samedi de sources diplomatiques israéliennes. Et Ariel Sharon d’appeler les Européens à boycotter le chef de l’Autorité palestinienne et de menacer de prendre des mesures supplémentaires à son égard. «C’est une grave erreur que de maintenir le contact avec Arafat, car il affaiblit la position du gouvernement d’Abou Mazen (Mahmoud Abbas)», a déclaré Sharon au quotidien britannique Daily Telegraph, en marge de la visite officielle qu’il a entamée à Londres. Niant toute accusation allant dans ce sens, le président palestinien accuse à son tour Israël de semer la division parmi les Palestiniens. Cette offensive contre Arafat survient au moment où une épreuve de force se déroule entre lui et Abbas. Des responsables palestiniens estiment qu’Arafat tente d’affaiblir Abou Mazen, dirigeant modéré qu’il juge trop conciliant envers Israël dans la mise en oeuvre de la «feuille de route».