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Sharon nie toute corruption

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Lors de la dernière crise au Likoud (parti présidé par Sharon), la presse israélienne avait été conquise par le sang-froid de Sharon face à la tentative de putsch de Benyamin Netanyahou, il y a huit mois, précise Uzi Benziman dans le journal Haaretz. Le chef du gouvernement israélien avait été porté aux nues par sa capacité à rester «en place sans bouger», alors que son ministre des Finances et ses complices tentaient de le renverser. Il fut, alors, représenté comme «un géant face à des nains».
Cette réaction enthousiaste ignorait le côté de la tranquillité de Sharon, tel qu’il est apparu lors de son intervention, la semaine dernière, à la Knesset (Parlement), au cours du débat ouvert sur la corruption. A cette occasion, il est nécessaire de rappeler que la démocratie israélienne est, d’abord, «parlementaire». Les commissions et sous-commissions se réunissent, jour et nuit, pour arrêter de multiples études, dossiers et mémoires en vue de propositions de lois, outre l’examen des projets du gouvernement.
Aucun sujet n’est oublié ni omis, tout revient au débat de la Knesset, d’autant qu’un président de commission est aussi important qu’un ministre, et parfois plus, étant le représentant d’un parti au pouvoir. Ce fut, donc, le cas du débat sur la corruption sur le plan général, et celle attribuée au président du Conseil et à ses fils, après une étude approfondie des dossiers par la commission des lois…
Le chef du gouvernement, dans ce débat décidait de nier, en bloc, toute corruption dans son entourage, dans son parti, dans sa famille ou le concernant. Il décidait de définir les discours des opposants comme «une simple thérapie de groupe», permettant de libérer les frustrations de leurs auteurs accusateurs. Sans aucun rapport avec la réalité, il affirmait : « Ces accusations sont sans fondement. Elles n’ont donc, pour seul but que d’embarrasser le Likoud. La campagne contre la corruption ne représente rien de réel et son objectif est de porter atteinte à mon parti »…
Sharon apparaissait, ainsi, comme le plus parfait des cyniques. C’est grâce à ce trait de caractère, selon Uzi Benziman, qu’il est arrivé à la tête du gouvernement israélien: «Il ne peut se permettre, aujourd’hui, de renier l’œuvre de sa vie, s’il veut mener à bien son plan de retrait des territoires». En effet, seul celui qui ne croit plus aux obligations morales qui incombent à un dirigeant politique, peut se défendre en disant «tout le monde est corrompu». Car, seul, celui qui méprise les croyances et les valeurs, ne voyant, dans le monde, que des instruments pour faire avancer ses projets, peut, à ce point, nier la réalité.
Sharon a essayé se présenter, ainsi, face au Parlement, et à travers lui, face à tout le peuple, pour prétendre que les règles de conduite de son parti politique, sont celles de tous les partis. «Comme dans tous les partis, il y aurait eu des versements de pots de vin, insiste Uzi Benziman. Dans tous les partis, des députés auraient été soumis à des enquêtes de police sur les conditions de leur élection. Comme si, dans tous les Comités centraux des partis, se seraient infiltrés des hommes «du milieu». Comme si, dans tous les partis, des ministres auraient été accusés de distribuer des jobs à leurs proches». Comme le Likoud a osé le généraliser…
Ces accusations sont évidentes concernant le Likoud et la famille Sharon, et en deuxième lieu, contre de partis religieux et, parfois, des travaillistes. Car, il faudrait être totalement imperméable aux réalités de la société israélienne «pour prétendre, avoue l’analyste, qu’il n’y a aucune manifestation de corruption et que tout n’est que propagande»…
Mais, il est scandaleux, explique le journal Haaretz, qu’un homme politique puisse affirmer que le Meretz (parti de gauche) et le Likoud (parti de droite), aient les mêmes règles de conduite. Ou, que tous les députés ressemblent à ce député du Likoud (Michael Gorodvski) qui refuse de renoncer à son immunité parlementaire alors qu’il a profité de doubles votes… Ariel Sharon, insiste le journal, est un homme qui s’en est sorti, aussi, à grande peine, des conclusions peu convaincantes de conseiller juridique du gouvernement dans l’affaire immobilière des Iles grecques, dans laquelle un fils Sharon a touché des commissions. En ajoutant, que le deuxième fils Omri, s’est sacrifié, pour détourner les accusations, contre son père, de violation de la loi sur les « dons pour sa campagne électorale ». Sans compter l’enrichissement du domaine familial des Sharon à Kfar Malal, par une pression du chef du gouvernement sur l’Administration de domaines…
Toutes ces affaires, analysées et retenues par Uzi Benziman et son grand journal, prouveraient qu’il s’agirait bien, d’une réelle conduite, « loin de la morale » du chef du gouvernement israélien et président du Likoud. Le journaliste lance un avertissement : « il n’est pas besoin de conseiller à Ariel Sharon d’éviter, la prochaine fois, de parler de corruption au Parlement ou en public… ».

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