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Sharon reste canfiant

L’éclatement de la coalition gouvernementale israélienne est un nouveau signe que Tel-Aviv s’écarte de plus en plus vite d’une atmosphère de paix ». C’est du moins ce que pense M. Saëb Arekat, principal négociateur palestinien. « Si le Likoud forme une autre coalition de droite, ce sera aux dépens du processus de paix et du peuple palestinien parce que cela signifiera une fois de plus davantage d’activités de colonisation et de politique du fait accompli », a dit M.Arekat.
Cette analyse est confortée par la volonté d’Ariel Sharon de proposer le ministère de la guerre à l’ancien chef d’état-major Shaoul Mofaz, pour remplacer Ben-Eliezer. Ce général est revenu d’urgence de Londres pour rencontrer Sharon qui poursuivait jeudi des consultations pour former un nouveau gouvernement. Il a ainsi rencontré un autre extrémiste de droite, Avigdor Lieberman, le chef d’une coalition qui comprend sept députés, qui pourrait assurer à Sharon une majorité de rechange au parlement.
D’après des analystes politiques israéliens, Ariel Sharon, qui s’apprêterait à prendre lui-même en charge le ministère des affaires étrangères, ne souhaiterait pas pour l’instant organiser d’élections anticipées, en raison de la menace que constitue pour lui Benyamin Netanyahou pour la direction du Likoud. Sharon ne semble pas vouloir changer d’attitude concernant la question des colonies, qui a causé la chute de son gouvernement d’union nationale. Le chef de file des travaillistes, Ben-Eliezer a affirmé jeudi vouloir provoquer des élections anticipées : « la semaine prochaine, j’engagerai des consultations avec tous les groupes afin de fixer la date des prochaines élections, si possible en mai », a-t-il dit.
Pour cela, les travaillistes doivent mobiliser à la Knesset une majorité absolue de 61 députés sur 120, indispensables pour renverser le gouvernement. Une motion de censure déposée par le parti de gauche de Meretz doit être examinée lundi.
Cette motion pourrait bien être adoptée si le parti « Israël Beiteinu », qui n’est pas membre de la coalition au pouvoir, décide de voter la motion avec la gauche. Son chef, Lieberman plutôt proche de Netanyaho, n’a pas intérêt à faire trop de cadeaux à Sharon. Ce politicien d’origine russe est très ambitieux. Il table sur la montée de l’extrémisme de droite et se voit bien comme le leader qui a abattu Sharon.
Cependant, si ce dernier arrive à convaincre Lieberman de s’allier à lui, il va gouverner avec une majorité réduite, ce qui l’arrange dans la mesure où il ne sera pas obligé d’organiser des élections anticipées.
Selon des analystes politiques israéliens, une telle majorité ne tiendra pas très longtemps. Elle sera dominée par l’extrême droite et sera donc amenée à pousser le nouveau gouvernement à intensifier la répression du peuple palestinien, ce que la communauté internationale ne laissera jamais faire, surtout si les Etats-Unis décidaient de faire la guerre à Saddam Hussein.
Mais la survie de Sharon se jouera incontestablement au sein de son propre parti, le Likoud, où son rival Netanyahou l’attend de pied ferme et essaiera d’avoir sa peau. La question que tout le monde se pose aujourd’hui est la suivante : « George Bush va-t-il rester dans la coalition avec Sharon ou va-t-il décider de rejoindre les travaillistes démissionnaires ? », affirme un observateur.

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