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Sharon sans majorité

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Pour marquer l’extrême tension qui entoure le gouvernement d’Ariel Sharon, il suffit de citer le grand titre de dimanche dernier, en première page du quotidien israélien «Maariv» : «Sharon (a dit), il est prématuré de faire mon éloge funéraire. Je ferai passer mon plan (de désengagement de Gaza), serait-ce au prix de changements de ministres, voire au niveau de la coalition gouvernementale». Et Sharon de préciser : «Il ne s’agit pas seulement d’un problème intérieur, car l’avenir de nos relations avec les Etats-Unis en dépend, aussi ». Mais dès vendredi, il avait avoué ne pas disposer de majorité.
Aujourd’hui, Sharon est soumis à un véritable chantage de Benyamin Netanyahou qui veut profiter de la crise pour faire avancer ses ambitions personnelles et lui succéder. Il n’hésite pas à prétendre à s’élever au-dessus de considérations personnelles et à ne penser qu’aux intérêts du pays. «Dans les circonstances présentes, nous ne pouvons nous permettre le luxe de luttes politiques pour la direction du Likoud».
Les proches de Netanyahou expliquent que sa nouvelle opposition au plan de désengagement de Gaza, est conforme à l’engagement de Sharon de respecter le résultat du référendum. Netanyahou, prétendent ses hommes, ne cherche pas un coup de force, un putsh, pour expulser Sharon, étant convaincu qu’il lui succédera de manière naturelle. Le chef du gouvernement israélien admet à présent que l’organisation d’un référendum limité aux membres du Likoud était une erreur. Il aurait été préférable de s’adresser à l’opinion nationale la plus large qu’à celle d’un parti politique.
Le combat entre Sharon et Netanyahou est, en réalité, limité à leurs intérêts opposés. Sharon doit l’emporter pour rester à la tête du gouvernement et Netanyahou ne peut se permettre de voter un plan de désengagement de Gaza rejeté par les membres de son parti qui devront l’élire le jour venu, à la tête du Likoud majoritaire et donc du gouvernement. Quel compromis dans ce scénario est-il possible ? Aucun, même pas une pression américaine pour amadouer Netanyahou. Donc Sharon a préféré présenter une confirmation de son plan de désengagement de Gaza, tout en reportant le vote de son gouvernement qui s’est réuni dimanche dernier. Le report d’une semaine de ce vote correspondant, – selon un analyste du quotidien « Haarez », Alouf Ben, à une éternité en termes de politique israélienne… Mais un secours, pour Sharon, peut aussi venir d’une direction inattendue : l’Egypte, de crainte d’une influence du Hamas sur les Frères Musulmans l’armée égyptienne se dit, à présent, disposée à participer au maintien de la sécurité à Gaza, après le retrait israélien. Le président Moubarak et, Sharon auraient même échange des messages à cette fin, la semaine dernière.
Tout cela est bien intéressant, mais ne faudrait-il pas demander à Sharon, – comme l’écrit dans sa chronique Doron Rosenblum -, pour s’assurer une place dans l’histoire, d’éviter les effusions de sang et des destructions ? Ne faudrait-il pas prendre l’initiative hardie, quitte à faire tomber son gouvernement, de lancer, avec assurance, la réalisation du plan de désengagement de Gaza, au-delà de l’opposition d’extrême-droite du Likoud, celle des colons ou de Netanyahou, quitte à se présenter à de nouvelles élections législatives ?
Doron Ronsenblum va encore plus loin : « En jouant le tout pour le tout, soit Ariel Sharon devra quitter la scène politique en beauté soit il viendra à bout de tous ses adversaires, tous des extrémistes comme Sharon l’a été, il faut le rappeler…

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