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Signature d’un cessez-le-feu avec les taliban de Baghdis

L’Afghanistan a annoncé lundi avoir signé un accord de cessez-le-feu avec les taliban dans une province du nord-ouest du pays, une première qui survient dans un contexte d’escalade des violences avant les élections d’août. L’accord a été signé samedi avec les insurgés de la province de Bagdhis, proche de la frontière avec le Turkménistan, a déclaré le porte-parole de la présidence, Seyamak Herawi. Il a précisé que le gouvernement souhaitait sceller des accords similaires dans d’autres régions afin d’améliorer la sécurité en vue des élections présidentielle et provinciales du 20 août prochain. «Tant que le cessez-le-feu tiendra, le gouvernement n’aura pas l’intention d’attaquer les taliban dans la province de Badghis. Et les taliban pourront aussi participer aux élections», a-t-il dit à Reuters. Les violences ont atteint cette année leur plus haut niveau depuis la chute du régime des taliban, renversé fin 2001 par l’intervention armée occidentale. Elles se sont encore accrues ces dernières semaines, après le lancement par les marines américains d’une vaste offensive pour prendre le contrôle de la province du Helmand, bastion de l’insurrection islamiste dans le sud du pays.
Le mois de juillet est le plus meurtrier pour les troupes américaines depuis fin 2001. La province de Badghis, elle, était relativement épargnée par les attaques comparativement aux bastions taliban du sud et de l’est du pays. La signature du cessez-le-feu a été rendue possible par la médiation de chefs tribaux et d’autres personnalités influentes de la province, a précisé Seyamak Herawi. Aux termes de l’accord, les taliban se sont engagés à ne pas attaquer les candidats aux élections dans la province et à leur permettre d’ouvrir des permanences de campagne. Ils ont en outre accepté de ne pas s’en prendre aux projets de reconstruction d’infrastructures et n’ont pas posé de conditions particulières avant d’accepter l’accord. Les forces de sécurité gouvernementales assureront quant à elle la sécurité des bureaux de vote, a précisé la présidence afghane. «Cela a été une bonne expérience et nous voulons la mettre en oeuvre dans d’autres parties du pays», a dit Semayak Herawi.
Le dialogue avec les éléments modérés des taliban bénéficie de l’approbation des dirigeants occidentaux, dont le président américain Barack Obama, qui en avaient évoqué la nécessité en avril à Londres. La Grande-Bretagne a elle aussi encouragé le gouvernement afghan à réintégrer dans le processus politique les insurgés qui renonceraient à la violence. D’anciens chefs islamistes tentent depuis l’année dernière de jouer le rôle de médiateurs entre le président afghan Hamid Karzaï et les insurgés, avec l’objectif d’organiser in fine des pourparlers de paix. Mais les taliban ont toujours rejeté cette possibilité, jusqu’à samedi et la signature de l’accord dans la province de Bagdhis, et prévenu qu’ils poursuivraient leur guérilla jusqu’à ce que les troupes étrangères aient quitté le pays. Le nombre de troupes américaines doit augmenter considérablement d’ici la fin de l’année, résultat de la nouvelle stratégie définie par Barack Obama et dont l’offensive dans la vallée de l’Helmand est l’illustration.

Par Sayed Salahuddin
Reuters

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