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Syrie : Sit-in devant la Cour de sûreté de l’Etat

La Cour de sûreté de l’Etat, un tribunal d’exception, a entendu les avocats de la défense de M. Nayssé, en présence de diplomates (américain et hollandais) et de représentants d’organisations internationales, a indiqué à l’AFP l’avocat Anouar Bounni. Etaient notamment présents Patrick Mutzenberg de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et un avocat français, Emmanuel Altit, d’Avocats sans frontières (ASF). La prochaine audience du procès, débuté en juillet 2004, a été fixée au 26 juin. Le procès d’un jeune homme kurde, Shevan Abdo, arrêté il y a plus d’un an à la suite d’évènements sanglants dans le nord de la Syrie en mars 2004, avait lieu devant le même tribunal. Plusieurs militants des droits de l’Homme ont arboré des photos du Kurde et des pancartes dénonçant "la justice d’exception" et "la loi d’urgence". A l’arrivée de Shevan Abdo en fourgon cellulaire, les manifestants ont applaudi en scandant "liberté, liberté", a constaté une journaliste de l’AFP. Une cinquantaine de membres des forces anti-émeutes ont bouclé le secteur. Aktham Nayssé, président des Comités de défense des libertés démocratiques et des droits de l’Homme en Syrie (CDDS), avait été arrêté en avril 2004 et détenu pendant cinq mois avant d’être libéré sous caution. Accusé également de "mener des activités contraires au système socialiste de l’Etat", M. Nayssé est passible d’une peine allant de trois ans de prison à la réclusion à perpétuité.
Dans un communiqué, les CDDS ont qualifié la cour de sûreté de l’Etat de tribunal "illégal et inconstitutionnel". Ce procès "pose des points d’interrogation sur les réformes politiques prévues et sur la capacité des autorités en Syrie à relever les défis" extérieurs, indique le texte. Affirmant que la situation des droits de l’Homme en Syrie est "en recul", les CDDS ont appelé en outre à l’abrogation de la loi d’urgence (promulguée en 1963), à la suppression des tribunaux d’exception, (…) au moment où le pays traverse des circonstances exceptionnelles", dans une allusion aux pressions américaines exercées sur la Syrie. Le tribunal a également entendu les avocats de la défense de Massaab Hariri (19 ans), incarcéré depuis trois ans. Son père est recherché pour appartenance au parti (interdit) des Frères musulmans, a indiqué Me Bounni. A cet égard, Me Bounni a réclamé "une amnistie générale pour tous les détenus politiques" ainsi que "l’annulation de la loi 49" qui punit de la peine capitale les membres des Frères musulmans. Le dernier sit-in organisé à Damas par des opposants et des militants des droits de l’Homme remonte au 10 mars. Ceux-ci avaient alors accusé les autorités de les avoir empêchés de s’exprimer "pacifiquement" en les "encerclant" par des manifestations de soutien au régime.

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