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Tapis rouge pour Abbas à Washington

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Les Palestiniens ont marqué des points à Washington. Non seulement l’homme le plus fort de la planète a annoncé la mise sur pied d’un plan d’aide économique, mais le président américain a également mis la pression sur les Israéliens pour lever les obstacles au processus de paix au Proche-Orient. En effet, G. W. Bush avait appelé l’Etat hébreu à mettre un terme, aussi bien aux colonies illégales qu’au mur de séparation. « Il est très difficile de développer la confiance entre les Palestiniens et les Israéliens avec un mur serpentant au travers de la Cisjordanie » avait indiqué le président américain, qualifiant l’édification de cet ouvrage de « problème », reprenant, pour le désigner, le terme de « mur » que lui donnent les Palestiniens opposés à sa construction, lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche, à l’issue de la rencontre avec le Premier ministre palestinien Mahmoud Abbas. La réponse d’Israël sur ce point ne s’est pas trop faite attendre. Tel-Aviv a défendu la construction de ce qu’elle appelle communément « clôture de sécurité », le long de la ligne de démarcation avec la Cisjordanie. « L’édification de cette clôture de sécurité n’a aucune connotation politique. C’est une obligation dictée par des impératifs sécuritaires : empêcher les attaques de kamikazes palestiniens contre Israël », avait déclaré un haut responsable israélien qui s’exprimait sous le couvert de l’anonymat. « Israël ne construit aucun mur. Ce sont les Palestiniens qui emploient ce terme. Et ils font beaucoup d’efforts pour convaincre le monde qu’il s’agit d’une espèce de mur de Berlin », a ajouté le haut responsable israélien. Se prononçant sur les colonies sauvages, Bush avait rappelé son souhait de voir cesser les implantations de colonies juives dans les territoires occupés. « En ce qui concerne les colonisations, je me suis toujours exprimé sur le besoin d’arrêter les colonisations. Et nous continuerons de travailler avec les deux parties sur ce sujet très sensible », avait-il déclaré. Pour sa part, Nabil Abou Roudeina, proche conseiller du président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat, ne mâchait pas ses mots en commentant les déclarations du président américain. « Il faut traduire les paroles de M. Bush en actes et appliquer la feuille de route (…) Israël défie la communauté internationale en poursuivant les travaux de construction de ce mur », avait-il déclaré. Plus virulents encore étaient les propos d’un haut responsables du Hamas. « Les Etats-Unis réclament depuis longtemps l’arrêt de la colonisation, mais celle-ci s’intensifie, les Etats-Unis ne réagissent pas et rien ne se fera concernant le mur. Ces paroles de Bush ne sont que de la poudre aux yeux », avait déclaré Abdelaziz Al-Rantissi. Sur le terrain, Israël avait annoncé le retrait prochain de l’armée de deux villes de Cisjordanie et la levée de trois blocus routiers tout en éludant la question des prisonniers palestiniens. Une question sur laquelle Israël reviendra en annonçant, afin de montrer sa bonne volonté aux Etats-Unis, que son gouvernement a accepté la libération de près de cent prisonniers du Hamas et du Djihad islamique, alors que jusque-là, il s’était refusé de libérer des militants des deux groupes palestiniens qu’il qualifie «d’extrémistes». La question des prisonniers palestiniens détenus par Israël joue un rôle crucial dans la relance du processus de paix israélo-palestinien, guidée par la « feuille de route », le plan de paix international censé aboutir à un Etat palestinien indépendant en 2005. Les Palestiniens demandent à l’Etat hébreu de libérer la majeure partie des détenus palestiniens, au nombre de 7.700 selon les estimations. Israël a accepté d’en relâcher quelques centaines, mais s’était jusqu’ici refusé à inclure des membres du Hamas et du Djihad islamique.

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