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Tirs de barrage contre Jean Sarkozy

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La probable accession de Jean Sarkozy, fils du président français mais jeune homme de 23 ans dépourvu d’expérience, à la tête du plus grand quartier d’affaires de France, la Défense, à Paris, suscite de fortes résistances et des accusations de népotisme. L’opposition de gauche mais aussi centriste tire à boulets rouges sur cette promotion fulgurante du fils cadet de Nicolas Sarkozy et accuse le chef de l’Etat de prendre des libertés avec les valeurs républicaines selon lesquelles on doit réussir par le mérite et non par héritage. A la tête de cette levée de boucliers, on retrouve les deux principaux concurrents de M. Sarkozy à l’élection présidentielle de 2007. Si Jean Sarkozy «ne portait pas le nom qu’il porte, est-ce qu’il serait à la place à laquelle il est aujourd’hui ?», s’est interrogée l’ancienne candidate socialiste Ségolène Royal. «Est-ce que nous sommes en République ? La République, c’est quoi? C’est la reconnaissance des places de chacun en fonction de ses mérites propres, pas en fonction du nom qu’il porte», a-t-elle lancé. Pour le leader centriste François Bayrou, arrivé troisième en 2007, «tous les piliers solides sur lesquels notre pays s’était construit, en termes de principes, de décence, de raison, chancellent et s’effritent. Cela rappelle l’Empire romain», a-t-il dit. Ces nouvelles hautes fonctions promises à Jean Sarkozy confirment l’ascension politique de ce jeune homme qui rappelle son père au même âge: langage direct, facilité de contact et un grand culot qui ne lui fait pas craindre de concurrencer des « barons » bien en place. D’une ressemblance physique marquée avec son père mais avec une chevelure blonde, Jean Sarkozy a épousé l’an dernier l’héritière du groupe de distribution Darty. Il est déjà chef du groupe de la majorité de droite au Conseil général des Hauts de Seine (ouest de Paris), département sur lequel est situé le quartier de la Défense symbolisé par une Grande Arche dans le prolongement de l’Arc de Triomphe des Champs Elysées. Normalement, c’est le président des Hauts de Seine qui dirige l’Etablissement public pour l’Aménagement de la région de la Défense (EPAD), actuellement Patrick Devedjian, atteint par la limite d’âge. Nicolas Sarkozy, qui a fait de ce département prospère son fief politique, a lui-même dirigé la Défense d’avril 2005 à décembre 2006. «Cela n’a rien à voir avec le fait qu’il soit le fils de son père», a jugé le député Patrick Balkany, un proche du clan Sarkozy, à propos de cette probable nomination. Il a «peut-être encore plus de talent que son père à son âge», a-t-il ajouté.
La promotion du fils Sarkozy provoque aussi un gigantesque «buzz» sur internet, souvent de nature ironique. De nombreux commentaires font valoir que le jeune homme, qui en est à sa deuxième année d’études de droit à la Sorbonne, n’a encore ni les diplômes, ni l’expérience pour s’occuper du plus grand quartier d’affaires d’Europe.
La Défense concentre 200.000 emplois et plus de 3 millions de m2 de bureaux, dont nombre de sièges des plus grands groupes français comme le pétrolier Total ou la banque Société Générale. Parmi les opposants à la promotion du fils Sarkozy, un élu centriste, Christophe Grébert, a lancé une pétition sur internet pour demander à Jean Sarkozy de renoncer, en l’invitant à «terminer» ses «études de droit et à faire quelques stages en entreprise». Lundi en fin de matinée, la pétition avait déjà recueilli plus de 8.000 signatures.

Hervé Lionnet (AFP)

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