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Trafic ferroviaire très perturbé par une grève en France, Chirac intervient

Donnant un tour politique au conflit, le chef de l’Etat est monté au créneau en se portant "garant" que la SNCF resterait publique "quoi qu’il arrive" face aux syndicats qui dénoncent une "privatisation rampante" de l’entreprise ferroviaire, mais également des autres services publics français.
M. Chirac, très critiqué pour sa discrétion durant les récentes émeutes urbaines dans les banlieues françaises, a lancé un appel à "la négociation, la responsabilité et à la raison" aux syndicats qu’il venait de rencontrer pendant plus de deux heures et demi sur la question de l’intégration des minorités dans les entreprises.
Décidée à trouver une sortie de crise rapide à cette grève reconductible, la direction a proposé de son coté le doublement "à titre exceptionnel de la gratification d’exploitation 2005", ce qui représente une prime de 120 euros par agent. L’ensemble du trafic national et régional était sérieusement affecté mardi, seules certaines lignes internationales comme Thalys et Eurostar fonctionnaient à peu près normalement. En région parisienne, moins de la moitié du trafic était assuré, notamment pour les lignes de banlieue desservant les aéroports de Roissy (nord) et Orly (sud).
Cette grève était moins suivie que les précédentes avec 22,8% de participation, selon la direction, les syndicats avançant un taux de 29 à 31%.
En région parisienne, les usagers utilisaient une fois encore le système D pour se rendre au bureau se tournant vers le covoiturage, le taxi collectif, les rollers. "On ne réalise pas à quel point une trottinette est rapide et utile dans ces cas là", a raconté Isabelle Legrand, une hôtesse d’acceuil venue travailler dans le sud de Paris. Loin de stigmatiser les grévistes, la Fédération nationale des Associations d’Usagers des Transports (FNAUT), a estimé que cette grève "inadaptée voire contre-productive" — qui coûte 20 millions d’euros par jour — traduisait des inquiétudes "dont certaines sont partagées par l’ensemble de la population".
Pour la FNAUT, l’Etat doit purement et simplement "revoir sa politique ferroviaire". Et de dénoncer pêle-mêle le refus de l’Etat de prendre en charge le déficit d’exploitation de certaines grandes lignes, l’inaction face au "caractère déloyal de la concurrence entre le rail et la route", le manque d’investissement dans la maintenance du réseau classique. Les difficultés en région parisienne devaient se poursuivre mercredi, même si le mouvement n’était pas reconduit à la SNCF, la direction du métro parisien (RATP) prévoyant trois rames sur cinq mercredi en raison d’un autre mouvement de grève, à l’appel de la CGT.
Ce syndicat, le premier de France, était au centre d’interrogations sur ses "motivations réelles", le quotidien (conservateur) Le Figaro se disant persuadé que la CGT voulait "durcir le conflit". "Mais que fait donc la CGT ?", écrivait le journal populaire Le Parisien, en évoquant une série de récents conflits sociaux -dans les transports et à Electricité de France (EDF)- durant lesquels ce syndicat à été en pointe.
Le quotidien soulignait que la confédération syndicale se trouvait à cinq mois d’un congrès décisif au cours duquel son patron, Bernard Thibault, critiqué par l’aile dure du syndicat, briguera un troisième mandat. Le puissant patron de la CGT-cheminots Didier Le Reste est présenté comme un rival sérieux de M. Thibault à ce poste.

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