La famille de Taoufik Ben Brik et son avocat français ont demandé dans une lettre au président Nicolas Sarkozy d’intervenir auprès de son homologue tunisien Zine El Abidine Ben Ali en faveur du journaliste et opposant tunisien condamné dans son pays à six mois de prison ferme. «Je me permets solennellement d’attirer votre attention sur les très grandes menaces qui existent aujourd’hui sur la personne de Taoufik Ben Brik compte tenu de la dégradation de son état de santé», écrit Me William Bourdon dans cette lettre au président français datée de lundi et transmise à l’AFP. «La famille pense comme moi que le président de la République tunisienne n’est pas susceptible de mettre un terme à cette vie de vengeance que si la France lui adresse un message fort», estime l’avocat. Dans son courrier, Me Bourdon affirme que l’état de santé de M. Ben Brik «ne cesse de se dégrader jour après jour», que ses avocats n’ont pu le voir «que de façon intermittente» et que son épouse «n’a pu le rencontrer que quelques minutes il y a quelques jours sans avoir pu le revoir à nouveau». Le journaliste a été condamné le 26 novembre pour l’agression d’une femme, mais ses proches dénoncent une manipulation
destinée à le faire taire, après des écrits très critiques dans la presse française sur le régime tunisien. Dénonçant une «mascarade judiciaire», l’avocat affirme que le dossier «a été totalement fabriqué et s’inscrit dans une logique de vengeance personnelle du président Ben Ali à l’égard d’un homme, dont le seul tort est celui d’avoir voulu user de sa liberté d’expression».