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Turquie : L’OTAN des tensions

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Les yeux seront rivés sur Istanbul, à l’occasion de la tenue du Sommet de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, qui se poursuivra jusqu’au mardi. Plus d’une semaine durant, Istanbul était en effervescence en prévision de cet événement d’envergure. Les anti-Bush, tout d’abord, sont descendus en masse battre le pavé. Ils ne pouvaient laisser passer pareille occasion. Les opposants à l’OTAN, également, étaient de la partie.
Vigoureusement impopulaire en Turquie, le président américain a réussi, à son insu, à drainer plusieurs dizaines de milliers de manifestants dans les rues d’Istanbul.
Les rangs des contestataires étaient renforcés par du renfort arrivé de Grèce, de Grande-Bretagne, de Syrie, des Pays-Bas ou du Portugal. La conjoncture est d’autant favorable à ce mouvement de colère que, plus loin en Irak, le groupe « Attawhid wal jihad » d’Abou mousaâb Al-Zarqaoui menace d’exécuter trois otages trucs. L’arrivée de George W. Bush a, notamment, été précédée d’une série d’attentats dont l’un à proximité de l’hôtel devant l’héberger.
Aussi, ce Sommet sera entamé sur fond de profonde dégradation des relations entre la Turquie et les Etats-Unis. Un désaccord ayant pris source dans l’invasion de l’Irak, suite au refus de la Turquie, par le biais de son Parlement, d’autoriser l’ouverture d’un front nord contre le pays voisin, à partir de son territoire.
Bien que Bush ambitionne de se réconcilier avec l’ensemble de la communauté européenne, Ankara redoute, en fait, que le coup porté aux va-t-en-guerre, par son désengagement, ne lui soit dûment rendu. L’enjeu de la situation porte sur une éventuelle reconnaissance de Washington du peuple kurde, amenant par là-même son soutien à sa cause. Une cause consistant incarnée par une quête d’autonomie à laquelle la Turquie est farouchement opposée. De même, le statut de pays frontalier de l’Irak fait craindre à Ankara un désengagement, brusque, de la part des Etats-Unis du pays occupé. L’imminence de la date fatidique du 30 juin, coïncidant avec la remise du pouvoir à l’autorité irakienne, rend la Turquie circonspecte quant à un embrasement de la situation dans le pays limitrophe.
Par ailleurs, le Maroc devrait suivre de plus près ce Sommet, étant donné les appréciations et les déclarations de bonnes intentions dont le Royaume a, tout récemment, fait l’objet. En effet, le Maroc vient de se voir accorder le statut d’allié majeur hors OTAN par les Etats-Unis. Une décision qui atteste du rôle que joue le Royaume dans la lutte anti terroriste et qui témoigne « de la place de choix que le Royaume occupe dans l’agenda de cette organisation de renforcer les liens de coopération avec les pays arabes et musulmans », comme l’a souligné à la MAP Baronne Elisabeth Symons, secrétaire d’Etat britannique chargée du Moyen-Orient et de la Sécurité internationale.
Un privilège dont seuls l’Argentine, l’Australie, le Bahreïn, la Corée du Sud, l’Egypte, Israël, le Japon, la Jordanie, le Koweït, la Nouvelle-Zélande, les Philippines et la Thaïlande ont pu bénéficier.
Depuis cette consécration, moult questions n’ont cessé de gicler sur la nature de ce statut. L’on sait pertinemment que « allié majeur », hors OTAN, est accompagné d’une série de mesures dont, entre autres, une levée des restrictions entourant l’armement. Mais la totalité des éventuels avantages que l’on puisse attendre d’un tel statut font l’objet de questionnements de part et d’autre : du simple Marocain à quelques voisins, chez qui cela suscite certains remous.
Le Maroc a principalement fait ses preuves en matière de lutte anti-terroriste et en tant que partenaire incontournable en la matière dans le pourtour méditerranéen. En particulier devant la nécessité de faire de la zone du détroit de Gibraltar une zone hautement sécurisée. Le Maroc est à même d’apporter une contribution cruciale dans le verrouillage de la zone en question.

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