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Un péroniste à la rescousse de l’Argentine

Dimanche, les députés ont logiquement élu par 169 voix contre 138, Adolfo Rodriguez Saa, gouverneur de la province andine de San Luis, à la tête de l’Argentine après la démission, jeudi, du président Fernando de La Rua. Et il a fallu pas moins de onze heures de discussions pour que les législateurs se mettent enfin d’accord sur la durée du mandat du dirigeant intérimaire. Malgré le souhait d’une partie des péronistes du Parti Justicialiste (PJ) et du parti radical de La Rua de prolonger les pouvoirs de Rodriguez Saa jusqu’en 2003, autrement dit jusqu’à la fin du mandat du président sortant, il a été décidé que le péroniste ne resterait à la tête de l’Argentine que jusqu’au prochain scrutin présidentiel, le 3 mars prochain. Rodriguez Saa, qui a aussitôt prêté serment et pris ses fonctions, a quant à lui décrété un moratoire sur la dette publique argentine, qui atteint 132 milliards de dollars. Il a précisé dimanche soir aux journalistes que la suspension concernait à la fois les intérêts et le principal de la dette : «l’Etat argentin va suspendre le paiement de la dette extérieure. Cela n’équivaut pas à un rejet de la dette, mais plutôt au premier geste d’un gouvernement rationnel pour gérer correctement le problème de la dette extérieure». Excluant une dévaluation du peso, ancré au dollar par un système de parité fixe, le nouveau dirigeant a également annoncé la mise en place d’une nouvelle devise qui circulerait aux côtés du peso afin de limiter les problèmes de liquidité. Selon des sources politiques, cette monnaie – qui n’a pas encore de nom – pourrait servir à payer les salaires, retraites et primes de Noël du secteur public. Pour tenter de résorber la crise, le nouveau président s’est aussi engagé à utiliser l’argent détourné du remboursement de la dette pour des projets socio-professionnels et la création d’un million d’emplois dans un pays où le chômage atteint près de 20 % de la population active et où le tiers des habitants subissent la pauvreté. Le gouvernement envisage enfin de relever le salaire minimum, qui est actuellement de 200 dollars par mois, et de modifier les restrictions bancaires imposées par De la Rua aux retraits de liquide. Adolfo Rodriguez Saa, considéré comme un homme de consensus, réputé pour sa fermeté et respecté par les milieux d’affaires du pays, aura la lourde tâche de regagner la confiance des Argentins. Membre de l’aile modérée du parti péroniste, cet homme, dont la carrière politique avait survécu il y a dix ans à un scandale sexuel, devrait logiquement se porter candidat lors de la prochaine élection présidentielle fixée au 3 mars prochain.

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