Politique

4 septembre 2015, un séisme en douceur…

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Les élections qui viennent de se dérouler ont, en effet, métamorphosé la carte mais dans un sens qui était prévisible au vu de l’évolution du champ politique ces dix dernières années. Au lieu de disserter en long et en large sur les tenants et les aboutissants, nous avons préféré livrer à nos lecteurs, dans ce dossier, les faits majeurs qu’il faut retenir au vu de la carte qui est sortie des urnes ce 4 septembre.
 
1) Le citoyen-électeur reprend progressivement confiance

Premier fait incontestable : le taux de participation, 53,67%, est la preuve que les électeurs et le citoyen, de manière générale, semblent se réapproprier progressivement le champ politique. En 2009, ce taux était de 52,4% mais avec une base d’électeurs moins importante. Et au vu du comportement exemplaire des instances qui ont supervisé le scrutin, laissant ainsi les urnes s’exprimer librement, il est fort à parier que les élections de 2016 s’inscriront dans le même esprit confortant ainsi l’image de ce Maroc qui fait sa révolution en douceur.
 
2)  Le match PAM-PJD

Le paysage politique est manifestement devenu bipolarisé autour du PAM et ses alliés, d’un côté, et du PJD et les siens de l’autre. Les deux partis ont incontestablement  été les principaux phénomènes de ces élections. Le parti du tracteur, bien que créé il n’y a que 8 ans, est visiblement bien installé et caracole confortablement en tête avec 6.655 sièges, soit 21,12% de l’ensemble des sièges qui étaient en jeu. Quant à l’autre phénomène, le PJD de Benkirane, il a tout simplement réussi une montée spectaculaire en passant de la 6ème place en 2009 à la 3ème place en 2015 et surtout en multipliant par plus de 3 fois le nombre de sièges qui sont de 5.021 contre 1.513 en 2009.
 
3) Huit partis de tête, puis…le désert

Dans le même ordre d’idées, la carte politique telle qu’elle est sortie des urnes est nettement plus ramassée. Lors des Communales de 2009, les 8 premiers partis totalisaient à eux seuls 88% de l’ensemble des sièges. Mais en 2015, ce peloton de tête qui compte toujours les mêmes formations avec quelques permutations, a totalisé plus de 95% des sièges. Au passage, on aura compris que les petits partis ne figurent pratiquement plus sur la carte. Par exemple, le FFD est classé toujours au 9ème rang sauf qu’en 2015 il n’a plus que 193 sièges contre 678 en 2009.
 
4) L’ère des partis de notables révolue…

Les notables ne constituent plus la force de frappe qu’ils ont toujours été depuis l’indépendance. Les partis qui reposent sur les réseaux de notables n’ont pas pu réitérer leurs performances d’antan. En même temps, les forces montantes, notamment le PAM et le PJD, sont connues pour ne pas avoir bâti leur stratégie sur les notables mais plutôt sur un nouveau type de profils. Le changement tant appelé de la classe politique est visiblement une réalité…
 
5) La personnalité des leaders a conditionné le vote

Bien qu’il s’agisse d’élections communales et régionales, les leaders des partis politiques ont pratiquement tous pesé de tout leur poids et ont influencé soit positivement soit négativement la performance de leurs troupes. C’est le cas de Abdelilah Benkirane dont les innombrables meetings à travers le pays et dans les grandes villes semblent avoir grandement boosté le PJD. A l’opposé, certains observateurs estiment que les déboires d’un Driss Lachgar, par exemple, ont lourdement handicapé l’USFP et expliquent en grande partie sa chute aux élections du 4 septembre.
 
6) Le peuple des réseaux a parlé…
Les partis qui ont sous-estimé les nouvelles technologies, les réseaux sociaux, Facebook et Internet, ont eu tort et l’ont payé cash.

Ce n’est pas un hasard si les performances les plus spectaculaires ont été réalisées par les deux formations qui ont investi le Net, à savoir le PJD, et dans une moindre mesure le PAM.

A contrario, l’USFP qui était quasiment absent de la Toile en a eu pour ses frais. Ceci est d’autant plus vrai que c’est bien sur les réseaux que se trouve ce gisement de voix tant convoité par les partis : les jeunes! A présent, notre classe politique est avisée : la route vers les sièges passe par les réseaux…

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