Politique

50% des jeunes ne veulent pas voter !

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Près de 53% des jeunes âgés entre 18 et 35 ans comptent voter ce vendredi alors que 47% préfèrent s’abstenir. C’est ce que révèle une enquête réalisée par l’Organisation marocaine des jeunes décideurs (OMJD) dont les résultats ont été publiés le 2 septembre. Cette enquête de terrain a été menée auprès de 2.023 jeunes en provenance de huit régions du Royaume. Des étudiants marocains résidant à l’étranger ont également participé à cette étude. Quels enseignements peut-on tirer des résultats de cette enquête ?

Tout d’abord, il faut relever que les jeunes marocains sont plus nombreux à voter. En effet, une enquête de l’OMJD avait montré que seulement 35% des jeunes sondés s’étaient présentés aux urnes en 2011. Selon l’enquête, cette évolution de la participation électorale des jeunes s’explique par «les efforts substantiels déployés cette année par la société civile non partisane et les médias (classiques et sur le Net), qui visent essentiellement à sensibiliser quant à la dimension citoyenne du vote». S’ils sont plus nombreux à participer aux élections, ils sont en revanche moins impliqués dans la vie politique. Les résultats de l’étude font ressortir que la part des jeunes affiliés aux partis politiques reste très faible, ne dépassant pas les 4,15% de la totalité de la population sondée. Cette situation s’explique par une médiatisation insuffisante des actions et des programmes des partis politiques. Parmi les autres explications figure également la stéréotypie concernant la politique et la corruption, et le manque de confiance dans les deux sens (partis et jeunes). Tout cela explique pourquoi 91% des jeunes interrogés ont exprimé leur insatisfaction à l’égard de la communication avec les politiciens. Ces derniers n’ont pas hésité à la qualifier d’«insuffisante» ou «nulle».
Autre constat intéressant de l’enquête : les jeunes ne font pas confiance en nos politiciens. Ils sont plus de 68% à estimer que les politiciens et politiciennes «ne pensent qu’à leurs intérêts personnels», au moment où 18,34% jugent que les politiciens «n’écoutent pas l’avis des jeunes». Seulement 2,08 et 2,77% estiment respectivement qu’ils «pensent à l’intérêt de la société» et qu’ils sont «ouverts et à l’écoute».

Par ailleurs, l’enquête signale que 28,37% des jeunes souhaitent rejoindre un parti politique en dépit des avis sus-exprimés. Cela pourrait s’expliquer par le pragmatisme de la jeunesse d’aujourd’hui et par le double discours qui existerait chez une tranche significative de cette catégorie de la population. Il faut tout de même noter que 38% des personnes interrogées restent indécises et préfèrent scruter le paysage politique conditionnant leur adhésion aux partis par davantage de transparence. Près de 34% réfutent catégoriquement cette idée. Quant aux moyens de se faire écouter, 41,11% des jeunes optent pour les réseaux sociaux (Facebook, Twitter et Podcasts), tandis que 5,23% déclarent qu’aucun moyen ne permet aux jeunes d’avoir une voix audible.

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