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Campagne précoce : A défaut d’arguments, les politiciens font dans la manip !

© D.R

Une transaction légale instrumentalisée à des fins électoralistes

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Pour un parti, il n’y a pas meilleur argument de campagne que le bilan de ce qu’il a réalisé pour ses électeurs ou, pour ceux qui n’étaient pas aux affaires, son programme et sa feuille de route.
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Assurément, il n’y a plus de doute à se faire : la campagne électorale a bien commencé, de manière précoce, et les échanges d’amabilités et de coups bas sont largement entamés. Les partis tirent désormais sur tout ce qui bouge et tentent d’exploiter toute actualité qui pour faire du bruit et se mettre en avant, qui pour se refaire une virginité.
Et ce ne sont pas les occasions qui manquent à nos partis et nos politiciens pour faire leur show électoraliste. La dernière bataille en date,

d’ailleurs toujours pas finie, n’est autre que l’affaire du terrain acquis par le wali de Rabat. Une affaire qui, quand on y voit de plus près, n’en est pas une puisqu’il s’agit d’une transaction effectuée dans un cadre réglementé par un décret dûment signé par la Primature donc faisant force de loi et reconnu par le législateur en tant que tel et par l’Etat marocain. Le décret date de plus de 20 ans, d’où le prix de 350 DH le mètre carré prévu pour le lotissement en question et qui correspond aux prix du marché de l’époque. D’un autre côté, il existe aujourd’hui de nombreux exemples d’opérations où l’Etat accorde des avantages à des fonctionnaires pour leur permettre d’acquérir des biens indépendamment de leur rang.

De manière régulière, des logements de fonction partout au Maroc, propriété des domaines, sont cédés aux fonctionnaires qui les occupent ou non et généralement à des prix en deçà des prix du marché. Il ne s’agit nullement de détournement ou de malversations mais d’une décote qui constitue un avantage en nature. Des cessions de biens immobiliers des domaines, notamment des logements, se comptent par centaines chaque année mais personne ne s’en émeut.

Il se trouve que l’opération en question est tombée en année électorale. D’ailleurs, son instrumentalisation est flagrante par un premier indice : alors que la transaction a eu lieu en janvier, ce n’est que 6 mois plus tard qu’on fait fuiter des documents vers l’opinion publique. Une première question : si les personnes qui détenaient ces documents avaient réellement des motifs nobles de «moralisation» pourquoi ne les ont-ils pas divulgués il y a six mois ? Pourquoi avoir attendu aujourd’hui, à deux mois des élections et au moment où, étrangement, l’acquéreur, le wali, est aux prises avec des partis politiques à cause de certaines décisions et postures que des élus ne semblent pas apprécier ?

Les réseaux sociaux se sont emparés évidemment de la question et avec beaucoup d’émotion, parfois de subjectivité. Comme partout dans le monde, ceci est presque naturel venant des millions d’internautes marocains. Là n’est pas le mal. Mais le fait est que, in fine, tout cela sert au bout du compte des partis politiques qui en font une occasion de faire campagne auprès des millions d’internautes, se faisant passer pour des moralisateurs, des justiciers, des défenseurs de l’intégrité à la recherche probablement de voix et d’électeurs potentiels.
S’il est vrai que les réseaux comptent désormais pour beaucoup, nos politiciens semblent oublier que les élections se gagnent d’abord et surtout sur le terrain. Pour un parti, il n’y a pas meilleur argument de campagne que le bilan de ce qu’il a réalisé pour ses électeurs ou, pour ceux qui n’étaient pas aux affaires, son programme et sa feuille de route. Et là, on n’est pas dans du virtuel. Un candidat ne gagne pas les élections par défaut, en «tuant» ses adversaires, y compris  mais en convainquant les électeurs qu’il mérite leur confiance. Qu’un parti ou un candidat cherche à gagner des élections par des moyens «non conventionnels» est la preuve flagrante qu’il n’a rien de sérieux à proposer aux citoyens…

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