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Chambre des conseillers : La guerre déclarée pour la présidence à la rentrée ?

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L’ouverture du Parlement doit connaître le lancement des hostilités pour le poste du président

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Si l’actuel président n’a jamais démenti son intention de briguer un nouveau mandat à la tête de cette institution parlementaire, sa candidature ne fait pas l’unanimité.

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Le compte à rebours a commencé pour le renouvellement des instances de la deuxième Chambre à mi-mandat. Les regards se tournent particulièrement vers le poste de président de la Chambre des conseillers. Hakim Benchamass, en poste depuis octobre 2015 au nom du parti d’opposition parlementaire PAM (Parti authenticité et modernité), doit ainsi remettre dans quelques jours son poste en jeu. Si l’actuel président n’a jamais démenti son intention de briguer un nouveau mandat à la tête de cette institution parlementaire, sa candidature ne fait pas l’unanimité.

Sa réélection ne devrait pas être une partie de plaisir. Car la candidature du PAM devra certainement buter sur une autre candidature d’un autre parti de l’opposition parlementaire, à savoir celui de l’Istiqlal. Première force politique à la deuxième Chambre si l’on comptabilise les élus de son relais syndical, l’UGTM (Union générale des travailleurs du Maroc), l’Istiqlal a depuis les élections de 2015 considéré que la présidence lui revenait de droit.

Pour rappel, l’actuel président de la Chambre des conseillers avait scellé la victoire à la différence d’une simple petite voix par rapport à son challenger du parti de l’Istiqlal. Cette élection avait été précédée d’une grande campagne et d’un débat vif sur la scène politique avant que le PAM ne s’empare de la présidence au terme d’une course très serrée.

Vers un remake

Les istiqlaliens ont dans ce sens une revanche à prendre. L’on s’achemine ainsi vers un remake des élections de 2015. Face à une candidature de l’actuel président, celle de son dauphin reste fortement probable. L’istiqlalien Abdessamad Quayyouh, ancien ministre de l’artisanat et actuel premier vice-président de la Chambre des conseillers, devrait défendre les chances du parti de la balance de la course à la présidence. Le fils de l’homme fort de l’Istiqlal dans la région du Souss n’a pas encore oublié sa défaite face à Benchamass avec l’écart d’une seule voix.

Il faut dire que les deux partis sont depuis des mois à la recherche d’une victoire politique pour galvaniser leurs troupes. C’est d’autant plus vrai pour l’actuel président, devenu depuis quelques semaines numéro un de son parti. En effet, il avait succédé à l’issue d’un conseil national à Ilyas El Omari au poste de secrétaire général. Une victoire dans la course à la présidence doit confirmer son leadership au sein de sa formation alors qu’une défaite sera certainement perçue comme un nouveau camouflet pour le parti sur la scène politique et partisane.

Pour sa part, le parti de l’Istiqlal cherche un retour sur le devant de la scène avec le renouvellement de sa direction. Pour rappel, le parti de la balance avait élu Nizar Baraka comme nouveau secrétaire général à l’issue d’un congrès sous haute tension. La famille Quayyouh était parmi les grands soutiens de Baraka dans sa course au secrétariat général. Reste à savoir si les candidats de l’opposition seront les seuls à briguer la présidence. En tout cas, les voix de leurs groupes parlementaires respectifs ne seront pas suffisantes.

La CGEM et les syndicats déterminants

Chaque candidat à la présidence de la Chambre des conseillers devra faire campagne pour s’assurer du soutien d’un maximum de conseillers parlementaires afin de mettre toutes les chances de son côté. Alors que le parti de l’Istiqlal est considéré comme la première force d’opposition aussi de la deuxième Chambre, le PAM dispose, pour sa part, de la deuxième force politique au sein de la même Chambre. Mais pour obtenir la présidence, les deux partis ont besoin du soutien des autres groupes parlementaires.

Dans ce sens, le groupe parlementaire de la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc) ainsi que les différents groupes et groupements des centrales syndicales devraient être déterminants dans le choix du prochain président de la Chambre des conseillers. A noter que les parlementaires de la deuxième Chambre devront également renouveler le bureau de leur Chambre.

Plusieurs postes sont ainsi à pourvoir en plus de la présidence.

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Ce que dit la Constitution

L’article 60 de la Constitution stipule que «le Parlement est composé de deux Chambres, la Chambre des représentants et la Chambre des conseillers. Leurs membres tiennent leur mandat de la Nation. Leur droit de vote est personnel et ne peut être délégué. L’opposition est une composante essentielle des deux Chambres».

L’article 63, pour sa part, dispose que «la Chambre des conseillers comprend au minimum 90 membres et au maximum 120, élus au suffrage universel indirect pour six ans (…).

Le président de la Chambre des conseillers et les membres du Bureau, ainsi que les présidents des Commissions permanentes et leurs bureaux, sont élus en début de législature, puis au terme de la moitié de la législature et pour la période restant à courir de ladite législature. L’élection des membres du bureau a lieu à la représentation proportionnelle des groupes». Il faut préciser que depuis 2009, la présidence de la Chambre des conseillers est aux mains de l’opposition parlementaire représentée par le PAM.

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