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El Othmani reprend la main : Le chef de gouvernement multiplie les sorties pour remettre de l’ordre

© D.R

Comme signe de retour en force, le chef de gouvernement signera aujourd’hui à Rabat la tant attendue charte de la majorité, annoncée à plusieurs reprises mais reportée à chaque fois.

C’est une véritable opération reconquête qui est menée actuellement par le chef de gouvernement Saâd Eddine El Othmani. Ce dernier tente aujourd’hui de s’imposer comme seul maître à bord du Parti de la justice et du développement dont il est secrétaire général et donc le seul porte-parole officiel. Cette opération intervient quelque temps après des tentatives dans son propre camp à travers des déclarations s’attaquant aux alliés du PJD à la majorité mais destinées plutôt à fragiliser El Othmani au sein du parti de la lampe. Comme signe de retour en force, le chef de gouvernement signera aujourd’hui à Rabat la tant attendue charte de la majorité. Annoncée à plusieurs reprises mais reportée à chaque fois, la charte sera signée ce soir à Rabat par les dirigeants des six partis de la majorité gouvernementale.

Ce n’est pas tout. Le chef de gouvernement a effectué une sortie médiatique pour balayer toutes les rumeurs concernant la cohésion au sein de la majorité. Dans une interview-fleuve avec nos confères du portail d’information électronique «Hespress», le chef de gouvernement a remis tout le monde à sa place. «Je vous assure que la majorité gouvernementale demeure très solide et ne peut donc être ébranlée par un simple fait d’une déclaration ici et une contre-déclaration là-bas. De même, mes fonctions à la tête du gouvernement et de mon parti ainsi qu’à la présidence de la majorité m’imposent de donner la priorité à l’intérêt du pays d’abord. Je ne peux donc entrer dans des polémiques creuses», a affirmé le chef de gouvernement. El Othmani a profité de l’occasion pour insister qu’il est le seul habilité à parler au nom de son parti. «En tant que secrétaire général de mon parti qui conduit le gouvernement, je tiens à préciser que ma position vis-à-vis de la majorité demeure la même et reste claire: nous sommes attachés à nos alliés. Cette position a d’ailleurs été réitérée par le secrétariat général dans son dernier communiqué», a-t-il fait savoir. Et d’ajouter: «Permettez-moi de donner à ce niveau deux clarifications. Premièrement, seules les déclarations émanant du secrétaire général en tant que porte-parole engagent mon parti. Ensuite, les membres du PJD sont censés défendre les positions et décisions officielles de notre formation et non pas parasitées». Saâd Eddine El Othmani n’a pas manqué non plus de répondre à la direction du Parti du progrès et du socialisme (PPS) cette fois-ci, par le biais d’un communiqué du secrétariat général du parti de la lampe.

La majorité gouvernementale poursuit ses actions d’une manière normale, a-t-il indiqué poursuivant que «vu la responsabilité nationale qu’il assume, le parti veille à la cohésion de la majorité et reste fidèle à ses engagements». Le PPS se trouve ainsi dans une situation délicate, voire embarrassante, après la publication il y a quelques jours d’un communiqué où il lance des accusations sur une décision délibérée de ne pas assumer des responsabilités constitutionnelles au sein de la majorité. «Toutes les choses dites et véhiculées ne sont guère que des interprétations. Car le parti du Rassemblement national des indépendants (RNI) n’a publié aucun communiqué évoquant le boycott des travaux du Conseil de gouvernement sachant que tous les ministres du parti étaient en mission officielle à l’étranger», avait expliqué le chef de gouvernement dans son entretien avec Hespress. Qu’en pense alors M. Benabdellah ?…

 La charte de la majorité signée aujourd’hui

C’est le bout du tunnel pour la charte de la majorité. Les chefs des six partis de la majorité, à savoir le Parti de la justice et du développement (PJD), le Rassemblement national des indépendants (RNI), l’Union constitutionnelle (UC), le Mouvement populaire (MP), l’Union socialiste des forces populaires (USFP) et le Parti du progrès et du socialisme (PPS) vont définitivement signer ce lundi à Rabat ladite charte après des mois d’attente.

Selon des sources proches du dossier, la charte ne subira aucun changement de taille. Il faut dire que la charte avait été élaborée dès les premières semaines ayant suivi la formation de la majorité gouvernementale actuelle.

Les mêmes sources expliquent que le retard de la signature n’est pas dû à des divergences autour des grandes lignes de la charte mais il a été causé par la situation organisationnelle au sein du chef de file de la majorité qui était sur le point de changer de direction à l’issue de son congrès national.

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Retraite des parlementaires : La coordination de la majorité très attendue

Les chefs de la majorité devraient probablement être sollicités concernant la dernière divergence née concernant le régime de retraite des parlementaires. En effet, le groupe parlementaire du PJD a décidé de faire cavalier seul en présentant une proposition de loi demandant la suppression pure et simple dudit régime. Une deuxième proposition soutenue par les autres composantes de la majorité a été depuis également déposée. En effet, le régime de pension de retraite des parlementaires connaît un déficit chronique, ce qui a contraint l’instance de gestion de geler le versement des pensions au profit des parlementaires «retraités».

Depuis, la présidence de la Chambre des représentants tente de trouver une solution mais les divergences entre les différents partis politiques retardent le dénouement de cette affaire. Un total de trois propositions de loi est aujourd’hui déposé au Parlement. Les parlementaires de la majorité comptent sur la charte pour adopter une position commune sur ce dossier.

Les détails de la charte

La nouvelle charte de la majorité a apporté quelques nouveautés en comparaison à la charte de la majorité sortante. Certes, certains points ont été repris comme la présidence de la coalition de la majorité qui doit se réunir tous les deux mois au minimum. Mais l’une des nouveautés phares de la nouvelle version a porté sur le travail commun au niveau de l’institution législative. La charte met ainsi l’accent sur la coordination entre les différents groupes de la majorité dans les deux Chambres.

Pour ce faire, un poste doit voir le jour à travers la nomination d’un coordonnateur de la majorité. Sa mission consistera notamment à établir les priorités législatives. Ce n’est pas tout. Il sera également procédé à la création d’une entité de la majorité au sein de la Chambre des représentants ainsi qu’une autre similaire à la Chambre des conseillers. Dans les faits, une coordination entre les groupes de la majorité a déjà commencé à travers la présentation d’une série de propositions de loi à la Chambre des représentants.

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