Politique

Fouzia Assouli veut une représentativité de 50%

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L’espoir d’atteindre une représentativité de 50% dans les différents postes de décision tel qu’il a été caressé, vendredi à Rabat, par Fouzia Assouli semble onirique. Il l’est de par le taux stagnant à 12,5% depuis belle lurette. Un chiffre assez faible et loin du compte avancé par la présidente de la Fédération de la Ligue démocratique des droits des femmes (FLDDF) et elle en est consciente. C’est pourquoi, elle a formulé le souhait d’«atteindre au moins le seuil».

Encore faut-il que les femmes militent davantage pour faire valoir leurs revendications en matière d’égalité. «La parité n’est qu’un mécanisme, le but ultime étant l’égalité», précise Mme Assouli lors du séminaire national organisé «pour une mise en application de la parité et de la lutte contre les discriminations». Un événement qu’elle a souhaité voir couronné par la création d’une commission.

Il est également question de volonté politique, aux yeux de la présidente, pour la mise en œuvre de la parité. «Certains domaines nous permettront d’atteindre ce taux de 50% contrairement à d’autres», a enchaîné Mme Assouli qui a également pris appui sur le cadre juridique notamment la Constitution. Pour elle, la loi fondamentale est conforme à la mise en œuvre de cette parité. Or la réalité est tout autre puisque la représentativité des femmes à la Chambre des représentants est de 17% au moment où elle est de 10,5% dans celle des conseillers. Aussi, la discrimination salariale atteint le tiers.

Bien qu’il existe un plan gouvernemental dédié à l’égalité, la présidente de la FLDDF estime qu’il n’existe pas de ministère chargé de l’égalité et la parité faisant valoir une approche participative englobant d’autres départements gouvernementaux. D’autant plus que le ministère responsable de la question de la femme a, selon l’intervenante, la même appartenance partisane que le chef de gouvernement.

Amina Bouayach, ex-présidente de l’OMDH et secrétaire générale de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), a pour sa part abondé dans le même sens que Mme Assouli qui a précisé ne pas dresser un tableau noir de la parité. «Les femmes ont une forte volonté. Ce dont nous avons besoin, c’est une volonté administrative pour mettre une volonté politique en œuvre», a avancé Mme Bouayach en précisant que le besoin se ressent notamment en matière d’application de dispositions déjà existantes.

«Qui mettra en œuvre ces dispositions? Et pourquoi n’a-t-on pas évolué après la liste nationale prévue il y a 12 ans», s’est-elle interrogée. «Le nouveau projet de la régionalisation offre des opportunités énormes au niveau de la Constitution pour faire valoir les grands principes», a-t-elle conclu.   
 

Ce que révèle la plate-forme de la FLDDF

Dans une note émise en marge de ce séminaire organisé avec le soutien des Pays-Bas, la FLDDF précise que deux catégories de projets de lois sont en cours. La première porte sur la gouvernance en général. La deuxième est celle directement concernée par les droits humains des femmes en particulier, la parité et l’égalité entre femmes et hommes ou les droits politiques des femmes en général et les processus électoraux à venir. Selon la FLDDF, d’autres textes existent et circulent dans la discrétion. C’est le cas du projet de loi relatif à la haute autorité pour la parité et l’élimination des formes de discrimination ainsi que le projet de loi contre la violence à l’égard des femmes.

C’est pourquoi, ce séminaire est une occasion pour élaborer d’une façon participative des propositions pour améliorer ou changer les textes actuels en projets dans les rouages du ministère de l’intérieur et du gouvernement, notamment en ce qui concerne les élections et la région.   

Pour rappel, la fédération dispose d’une plate-forme citoyenne mettant en exergue la question de l’égalité entre femmes et hommes et celle des droits humains des femmes à travers les différents niveaux institutionnels, domaines et secteurs. Un document qu’elle a remis à la plupart des partis politiques et des parlementaires pour traduire la volonté d’un dialogue fructueux et l’espérance de parvenir à un meilleur engagement des acteurs politiques en faveur des droits humains des femmes et de la parité.

 

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