Politique

Invité du Forum de la MAP: Biadillah «fait ce qu’il peut» pour que les élus ne s’absentent plus

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«La démocratie n’est pas une injection en intraveineuse, c’est un long processus qui nécessite beaucoup de travail». Puisant dans le vocabulaire de sa profession initiale, le médecin de formation, président de la Chambre des conseillers, Mohamed Cheikh Biadillah, s’est exprimé au sujet de la démocratie, de la nouvelle vision de la Chambre des conseillers, de l’absentéisme des députés, et de la question du Sahara, hier mardi, à Rabat.

Invité du Forum de la MAP, le gastro-entérologue a expliqué que l’un des freins essentiels à la démocratie au Maroc est l’abstention des électeurs. «Une étude du Centre royal des études stratégiques avait fait ressortir un chiffre inquiétant : 50,3% des sondés pensaient que le vote est absolument inutile», a-t-il indiqué, notant que le taux de participation aux élections ne fait que se réduire depuis 1993.

Plaidant pour une participation plus effective des femmes dans le jeu politique, Biadillah a, par ailleurs, indiqué qu’«il y a un problème de démocratie au sein même des partis». L’ex-secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM) a, pourtant, refusé de s’exprimer en tant que membre du parti, assurant néanmoins que «l’avenir du PAM sur la scène politique marocaine sera brillant, n’en déplaise à certains».

Adressant la question relative à l’absentéisme des élus, le président de la Chambre des conseillers a qualifié le phénomène de «maladie chronique», et de «rhumatisme du Parlement».

Selon lui, en ce qui concerne la Chambre qu’il préside, la situation est en partie due à un sentiment de déception chez les conseillers. «Je ne vous cache pas que les députés étaient déçus par la réduction de leur nombre et de leur mandat», a-t-il noté.

Un amendement de la Constitution à ce sujet n’est cependant pas envisageable puisque la Constitution ne peut être modifiée qu’après 5 années de sa promulgation. «On fait ce qu’on peut» était donc la réponse de Cheikh Biadillah concernant les sièges vides au Parlement.

Il n’a toutefois pas exclu la possibilité d’une déduction des rémunérations des absents. «Cette question est évoquée lors de la quasi-totalité de nos réunions. Le problème qui se pose est : si on déduit des rémunérations des élus lorsqu’ils s’absentent, où ira cet argent?», a-t-il expliqué, indiquant que le Parlement avait sollicité les experts du ministère de l’économie et des finances sur cette question et qu’une décision devrait bientôt être annoncée.

«De toute manière ce n’est pas beaucoup, cela représente en moyenne 1.000 dirhams par séance», a-t-il conclu. La question de l’efficience est, elle, plus importante selon Cheikh Biadillah : «Il ne s’agit pas seulement d’être là. Il faut se demander si les élus qui sont présents le sont vraiment, intellectuellement», a-t-il affirmé.

Le fils de Smara n’a pas manqué  de s’exprimer au sujet du conflit du Sahara. Répondant à une question à propos de la santé du leader séparatiste Abdelaziz et de ses potentiels successeurs, Cheikh Biadillah a déclaré: «Peu importe si c’est Abdelaziz ou quelqu’un d’autre. Le problème du Sahara est un conflit purement maroco-algérien. Le jour où l’Algérie arrêtera de soutenir les séparatistes, ils disparaîtront.»

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