PolitiqueUne

Istiqlal, tout se jouera avant le congrès

© D.R

Les congrès régionaux qui ont lieu avant le congrès national détermineront l’identité du futur secrétaire général, alors que la commission préparatoire se réunira ce samedi

Dernière ligne droite pour le congrès national du parti de l’Istiqlal (PI). Une réunion décisive est prévue dans ce sens, ce samedi, sous la présidence de Abdellah Bekkali. Prévu au mois de mars prochain, le congrès national du PI doit théoriquement déboucher sur le renouvellement de toutes les instances décisionnelles du parti de la balance, notamment le poste du secrétaire général du parti. Après cinq années passées à la tête de l’Istiqlal fondé par Allal El Fassi, Hamid Chabat pourrait devenir le premier secrétaire général du parti à quitter ce poste au bout d’un seul et unique mandat. Si l’actuel numéro un des Istiqlaliens avait fait la promesse de passer son chemin au bout d’un seul mandat, très peu de gens pouvaient croire les dires d’un dirigeant politique habitué à changer d’avis.

Mais au regard de la conjoncture actuelle, les chances de Chabat de prolonger son séjour au siège central du parti sont devenues minimes. Contesté par une bonne partie des dirigeants de la plus ancienne des formations politiques du pays, Chabat devrait céder son fauteuil au prochain congrès tout en gardant son influence sur les appareils du parti. Aujourd’hui, toutes les instances de l’Istiqlal ont à leur tête des personnes déjà acquises à la cause de Chabat. La dernière mission de ce dernier consistera à faire élire un maximum de partisans parmi les congressistes. Car avant le congrès national, le parti organisera comme à l’accoutumée des congrès régionaux à travers les différentes régions du Royaume. Chaque congrès régional élira les congressistes représentant la région en question. La partie qui aura réussi à glisser un maximum de partisans parmi les congressistes aura son mot à dire lors de l’élection du futur secrétaire général du parti.

Chabat tentera ce coup mais il ne sera pas le seul. Les autres candidats potentiels essayeront de faire de même pour garder toutes les chances de leur côté. C’est sans nul doute pour cette raison que l’aile contestataire au sein du parti, actuellement regroupant plusieurs anciens ministres, veut être associée aux préparatifs pour le prochain congrès. Pour ces derniers, la commission préparatoire est contrôlée par des personnes beaucoup trop proches de l’actuel secrétaire général. Il faut dire que le président de ladite commission, en l’occurrence, Abdellah Bekkali est considéré parmi les fidèles de Hamid Chabat au sein de l’Istiqlal depuis des années.

Reste à connaître la position des sages du parti qui auront un mot à dire. En effet, leur conseil de la présidence de l’Istiqlal qui compte dans ces rangs des figures historiques de l’Istiqlal, pourrait tenter une médiation pour rapprocher les points de vue des uns et des autres. Les prochaines semaines seront donc décisives pour façonner les contours de la nouvelle direction du parti. Un peu plus de deux mois séparent les Istiqlaliens de leur prochain congrès national. Des surprises peuvent cependant apparaître en cours de route. Dossier à suivre…

Election du secrétaire général : Qui fait quoi…

Le secrétaire général de l’Istiqlal ne sera pas élu lors du prochain congrès national. En effet, le secrétaire général du parti est traditionnellement élu lors de la première session du conseil national du parti qui suit le congrès.

Le congrès national de l’Istiqlal élit les membres du conseil national dont le nombre peut largement dépasser les 800 personnes (ndlr: le nombre exact des membres du conseil national fut au centre d’une bataille judiciaire entre Chabat et Abdelouahed El Fassi, candidat malheureux pour le poste de secrétaire général en 2012).

Le conseil national élira, à son tour, d’abord les membres du comité exécutif du parti puis le secrétaire général. Les candidats potentiels pour le secrétariat général devront ainsi s’assurer de l’élection d’un nombre suffisant de leurs partisans dans le conseil national. D’autres paramètres et arrangements dans les coulisses pourraient également peser dans l’élection du prochain numéro un du parti de l’Istiqlal.

[table class= »Encadre »]

Une affaire de familles et de clans aussi

Certaines familles demeurent très influentes au sein du parti de l’Istiqlal. Le soutien de l’une ou de plusieurs de ces familles peut être déterminant pour l’élection du futur secrétaire général.

Ce fut le cas de Hamid Chabat notamment pour atteindre le sommet de la hiérarchie du parti en 2012. La famille de «Al Rachid» influente dans les régions du Sud ainsi que la famille des «Qayyouh» très pesante dans le Souss, avaient participé à la victoire de Chabat face à Abdelouahed El Fassi qui fut soutenu par une bonne partie de la famille El Fassi.

La famille Douiri avait également choisi de soutenir la candidature de Chabat.

La direction du parti de la balance est aussi une affaire de clans. Depuis des décennies, le clan de la ville de Fès alterne la direction du parti avec le clan de Marrakech.

[/table]

Articles similaires

EconomieUne

Avec «Filière M» : Marjane Group soutient les producteurs, les coopératives et l’environnement

Filière M s’inscrit dans une démarche globale de protection de l’environnement, en...

SociétéUne

L’UM6P présente au sommet présidentiel de l’Alliance U7+  

L’Université Mohammed VI Polytechnique a pris part, les 11 et 12 avril...

EconomieUne

Outsourcing : Intelcia renforce sa position sur le marché lusophone

L’opérateur d’outsourcing marocain vient d’inaugurer un site de 4.000 m² au Parque...

EconomieUne

CFC et OCDE décryptent les dynamiques africaines

La communauté CFC et l’OCDE ont discuté, le temps d’une conférence, des...

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux

Articles les plus lus