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Le PJD officialise sa démission : Qui succèdera à Lahcen Daoudi

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Le chef de gouvernement. Visiblement mécontent du comportement de son ministre délégué chargé des affaires générales et de la gouvernance, il lui notifie que son acte n’est «pas convenable».

Coup de tonnerre au sein du Parti de la justice et du développement (PJD). Le ministre délégué chargé des affaires générales et de la gouvernance, Lahcen Daoudi, annonce sa démission de ses fonctions au sein du gouvernement après la polémique sur sa participation à un sit-in de protestation devant le Parlement. Il faut dire que les choses se sont très vite accélérées depuis mardi dernier.

En chemin vers le Parlement pour assister à une réunion de la commission parlementaire permanente chargée des secteurs productifs à la Chambre des représentants, Daoudi décide de rejoindre quelques instants un groupe de salariés de Centrale Danone touchée par la campagne de boycott dans un sit-in de protestation organisé devant l’institution législative.

Le ministre apparaît par la suite dans des vidéos scandant les mêmes slogans avec les protestataires. La Toile et les réseaux sociaux s’enflamment dès les minutes qui suivent et le comportement du responsable gouvernemental sera pendant des heures fortement critiqué par les internautes. Mais pas seulement.

Le ministre reçoit également un appel téléphonique. Au bout du fil, le chef de gouvernement. Visiblement mécontent du comportement de son ministre délégué chargé des affaires générales et de la gouvernance, il lui notifie que son acte n’est «pas convenable».

Alors que la polémique ne cesse d’enfler, le chef de gouvernement, également secrétaire général du Parti de la justice et du développement, décide de convoquer une réunion extraordinaire du secrétariat général. Alors que le bruit courait déjà avant la réunion sur la demande faite par Lahcen Daoudi de quitter son poste au sein de l’Exécutif, le communiqué public à l’issue de la rencontre extraordinaire confirme l’information. «Après examen de toutes les données liées à cette affaire, le secrétariat général considère que ce comportement représente une mauvaise appréciation et n’est donc pas convenable», lit-on dans le communiqué.

La même source fait savoir que le secrétariat apprécie à sa juste valeur la réaction de Lahcen Daoudi consistant à assumer la responsabilité de ses actes et à demander d’être libéré de ses fonctions ministérielles. De même, le communiqué a insisté sur le rejet de certaines déclarations non conformes aux règles déontologiques de la liberté d’expression, émanant de certains militants du parti à l’égard de Lahcen Daoudi.

Si la demande de démission de ce dernier est désormais officielle, elle ne peut prendre effet qu’après l’enclenchement de la procédure prévue par la Constitution. En effet, l’article 47 stipule que «le chef de gouvernement peut demander au Roi de mettre fin aux fonctions d’un ou de plusieurs membres du gouvernement du fait de leur démission individuelle ou collective». En attendant, le responsable va probablement continuer à assumer ses responsabilités. Il a, dans ce sens, participé au Conseil de gouvernement tenu jeudi à Rabat. Avec cette nouvelle démission, le gouvernement El Othmani doit connaître en un peu plus d’une année d’existence un deuxième remaniement.

Le premier avait eu lieu suite au limogeage de plusieurs membres du gouvernement après le rapport de la Cour des comptes sur le projet «Manarat Al Moutawassit».

A noter enfin que Lahcen Daoudi a été entre 2012 et 2016 ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres. Il est titulaire d’une licence, d’un DEA et d’un doctorat de 3ème cycle en sciences économiques de l’Université de Lyon II (France), en plus d’un doctorat dans la même discipline obtenu à l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès. Il a exercé notamment en qualité de professeur-assistant à l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès, de maître de conférences en économie, directeur-adjoint chargé de l’action sociale à l’Entraide nationale, de député, de président-adjoint à la Chambre des représentants et de président du groupe de la Justice et du Développement (PJD) au sein de la même Chambre. Il fut également secrétaire général adjoint du même parti.

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