La loi sur les partis a été pourtant amendée pour permettre plus de coalitions pré-électorales
[table class= »Encadre »]Si le gouvernement a amendé la loi organique des partis pour encourager les alliances, il existe d’autres freins à l’émergence de véritables coalitions partisanes avant les élections. |
Les alliances politiques n’emballent pas trop les partis politiques. Pour preuve et à quelques semaines des élections législatives, à peine deux alliances politiques sont formées. Il y a tout d’abord l’alliance de la fédération de gauche. Cette dernière regroupe le Parti socialiste unifié (PSU), le Congrès national ittihadi (CNI) et le Parti de l’avant garde démocratique et socialiste (PADS).
Les trois partis avaient déjà fait le choix d’une alliance dans les élections législatives de 2007. L’autre alliance partisane qui sera en lice lors du prochain scrutin du 7 octobre est constituée de trois formations politiques à savoir le Parti du renouveau et de l’équité (PRE), le Parti Al Aahd Addimocrati et le Parti marocain libéral (PML). Pourtant, la loi organique relative aux partis politiques avait été amendée pour permettre aux différentes formations politiques de nouer des alliances pré électorales. Le texte qui vient d’être adopté par le Parlement a introduit des nouveautés notamment concernant le dépôt des demandes de coalitions auprès du ministère de l’intérieur et la procédure pour l’octroi de la validation des listes des candidatures. Mais il y a un hic. Depuis toujours, les partis politiques au Maroc ont préféré faire cavalier seul. Dans ce sens, les quelques expériences de coalition partisane ou politique se comptent sur les bouts des doigts.
Mode de scrutin
Pour certains chefs de partis, si le gouvernement a amendé la loi organique des partis pour encourager les alliances, il existe d’autres freins à l’émergence de véritables coalitions partisanes avant les élections. Abdesalam Laâziz, secrétaire général du CNI, membre de la Fédération de gauche démocratique, pointe du doigt le mode du scrutin. «Dans notre pays, le mode du scrutin fait que la majorité des partis politiques opte pour les couvertures maximales des circonscriptions afin d’augmenter les chances d’avoir le plus grand nombre d’élus», dit-il. Mais pour ce dernier, il y a alliance et alliance. «Il ne suffit pas de s’allier avec plusieurs autres partis sans avoir rien en commun. Je précise dans ce sens que nous avons à la fédération de gauche des instances communes sans oublier que nous défendons au cours des élections un même programme électoral», explique-t-il. En plus du mode de scrutin, il y a également la Constitution de 2011. Celle-ci stipule que le chef de gouvernement est nommé parmi le parti politique arrivé premier dans les élections sans mentionner une alliance ou coalition. Ceci a poussé les responsables dans la loi organique des partis à introduire un changement de taille. En effet, les résultats lors des prochaines législatives seront publiés au nom des partis politiques même si ces derniers sont membres d’une alliance partisane. Au-delà des freins juridiques, les expériences du passé n’ont jamais été concluantes. L’exemple le plus marquant est celui de l’alliance pour la démocratie qui avait regroupé à la veille des Législatives anticipées de 2011 huit formations politiques. Mais l’expérience a vite tourné court et l’alliance s’est effondrée après la publication des résultats.
Les alliances qui ont fait pschitt !
Le Parti de la justice et du développement (PJD) avait scellé une alliance avec le Parti des forces citoyennes fondé en 2001 par Abderrahim Lahjouji. L’alliance conclue entre les deux formations politiques devait permettre à Lahjouji d’intégrer le Parlement dans les élections de 2007.
Le PJD a décidé de ne pas présenter de candidat dans la circonscription de Casa Anfa où il disposait d’un siège dans le Parlement sortant. Même avec l’appui du PJD, Lahjouji a échoué et l’expérience de l’alliance entre les deux partis a disparu depuis cette date. Une autre expérience d’alliance politique avait tourné court. il s’agit de l’alliance pour la démocratie communément appelée G8.
Cette coalition a été formée à la veille des élections législatives anticipées de 2011 regroupant huit partis politiques de différentes tailles et d’écoles idéologiques.
Cette fois encore, les résultats n’étaient pas au rendez vous et le G8 s’est effondré très vite puisque certains de ces membres ont rejoint la majorité gouvernementale alors que d’autres ont rallié l’opposition parlementaire.