Politique

Les femmes dans la rue le 8 mars

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Le mouvement féministe et l’opposition descendent dans la rue le 8 mars. En effet, le Collectif Parité et Démocratie annonce l’organisation d’une marche nationale dimanche prochain à l’occasion de la Journée internationale de la femme. Plusieurs organisations du mouvement féministe marocain prenderont part à cette manifestation tout comme les partis politiques de l’opposition parlementaire. Dans le comité d’organisation,  l’opposition figure en bonne place avec en l’occurrence le parti de l’Istiqlal, l’Union socialiste des forces populaires (USFP) et le Parti authenticité et modernité (PAM).

D’ailleurs, le comité d’organisation de la marche a eu lieu au siège du parti de l’Istiqlal à Rabat. Ont pris part à cette réunion organisée sous le signe «Mobilisation générale pour réussir la marche de la parité et la démocratie», des figures du mouvement féministe à l’instar de Fouzia Assouli, présidente de la Fédération de la ligue démocratique pour les droits des femmes ainsi que des responsables politiques de l’opposition comme l’ancienne ministre et députée istiqlalienne, Yasmina Baddou, Hanane Rihab, membre du bureau politique de l’USFP, ainsi que la députée et membre du bureau politique du PAM, Khadija Rouissi.

Le chercheur Mohamed Assid était également présent lors de la réunion. Pour les membres du Collectif Parité et Démocratie qui regroupe des associations, des formations politiques et des syndicats, il s’agit de «pousser vers l’inscription de la parité homme-femme dans l’agenda des réformes politiques avec tous les acteurs actifs dans le domaine». La marche nationale vient ainsi pour «la mise en œuvre de la parité effective dans les domaines politique, économique, social et culturel et pour faire face à la vague régressive dont le retard de la concrétisation démocratique de la Constitution est l’un des indices.

Le collectif a, par ailleurs, lancé un appel à toutes les forces vives «pour défendre le projet démocratique basé sur la parité». Pour rappel, le Collectif Parité et Démocratie avait démarré une série de rencontres et de concertations depuis le mois de janvier dernier. Reste à savoir si la manifestation du 8 mars verra la participation des partis de la majorité. Des figures féministes proches du Parti du progrès et du socialisme (PPS) notamment n’étaient pas présentes lors de la réunion préparatoire.

A noter que l’opposition a interpellé le chef de gouvernement à plusieurs reprises sur la question de la parité à l’occasion des séances mensuelles de questionnement sur la politique générale. Benkirane avait, en réponse à l’une de ces interpellations, souligné qu’il ne fallait pas confondre «parité et équité». Pour le numéro un de l’Exécutif, «l’équité est imposée par la Constitution alors que cette dernière appelle tout juste à tendre vers une parité». Une réponse qui avait provoqué un clash entre la présidente du groupe parlementaire du PAM, Milouda Hazib et Abdelilah Benkirane.
 

Les femmes marchent contre Benkirane

En juin 2014, le chef de gouvernement s’était attiré les foudres du mouvement féministe. Abdelilah Benkirane, faisant l’éloge des femmes aux foyers les comparant à des lustres, avait été accusé par les associations de diffuser les clichés selon lesquels les femmes sont destinées à rester à la maison pour élever leurs enfants. Ces propos avaient poussé des organisations à manifester contre le chef de l’Exécutif.

C’est la Coalition pour l’application de l’article 19 de la Constitution, regroupant des organisations pour la promotion des droits de la femme, qui avait lancé l’appel à manifester le mardi 24 juin devant le siège du Parlement à Rabat. La même coalition avait organisé également le 13 avril 2014, toujours à Rabat, une autre marche de protestation destinée «à dénoncer les politiques gouvernementales sur les droits des femmes ainsi que le retard de la mise en œuvre de l’article 19 de la Constitution du pays».

Ce que dit la Constitution

Dans son article 19, la Constitution de 2011 dispose que «l’homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental, énoncés dans le présent titre et dans les autres dispositions de la Constitution, ainsi que dans les conventions et pactes internationaux dûment ratifiés par le Royaume et ce, dans le respect des dispositions de la Constitution, des constantes et des lois du Royaume.

L’Etat marocain œuvre à la réalisation de la parité entre les hommes et les femmes. Il est créé, à cet effet, une Autorité pour la parité et la lutte contre toutes formes de discrimination», lit-on sur ledit article. Cet organisme prévu par la Constitution n’a cependant pas encore vu le jour.

Le gouvernement, et en particulier le ministère de la Solidarité, de la femme, de la famille et du développement social, géré par Bassima Hakkaoui (PJD), est d’ailleurs critiqué pour ce retard. Les participants à la marche du 8 mars devraient probablement soulever la question.

 

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