Les centrales syndicales donnent une nouvelle chance à leur dialogue avec le chef de gouvernement.
Une réunion de coordination entre les quatre syndicats les plus représentatifs a eu lieu quelques jours après une première rencontre informelle entre les secrétaires généraux des syndicats et le chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane.
La rencontre qui s’est déroulée au siège de la Confédération démocratique du travail (CDT), a connu la participation des responsables de l’Union marocaine du travail (UMT), de la Fédération démocratique du travail (FDT) et de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM). Au menu, le dossier revendicatif des syndicats mais également et surtout les projets de lois liés à la réforme paramétrique du régime de retraite pour les fonctionnaires de l’administration publique. Depuis leur adoption par le Conseil de gouvernement puis leur transfert à la Chambre des conseillers il y a 20 jours, l’examen desdits textes n’a pas encore commencé.
Et pour cause, des négociations de dernière minute ont commencé entre Benkirane et les syndicats. Il semble, cependant, que la première rencontre entre les deux parties n’a pas abouti à des réalisations notables.
«Les syndicats n’ont même pas voulu négocier l’offre gouvernementale concernant certains points contenus dans le dossier revendicatif. Les représentants des syndicats ont demandé le retrait des projets de lois liés à la réforme alors que le gouvernement ne veut plus faire marche arrière sur ce dossier», affirme une source proche du chef de gouvernement. Une deuxième rencontre doit avoir lieu entre les syndicalistes et le numéro un de l’Exécutif. En attendant, les partenaires sociaux préfèrent détendre le climat et calmer un peu le jeu.
Dans ce sens, les syndicats ont évité de parler de grève générale à l’issue de leur dernière rencontre. A la place, ils ont plutôt annoncé qu’un mémorandum (un énième!) sera adressé bientôt au chef de gouvernement pour lui rappeler ses engagements dans le cadre du dialogue social. Les syndicats ont également décidé de maintenir leur dernière réunion ouverte en attendant d’autres développements. Sans nul doute, les centrales comptent sur leur prochaine entrevue avec Benkirane pour obtenir quelques concessions gouvernementales. D’ici là, les quatre syndicats ont demandé aux classes ouvrières et aux fonctionnaires de continuer leur mobilisation «afin de défendre le dossier revendicatif».
De leur côté, les responsables gouvernementaux affirment que la volonté d’aller de l’avant avec les syndicats existe réellement chez l’Exécutif. «Les syndicats auraient pu accepter l’offre proposée il y a quelques mois de la part du gouvernement concernant notamment les allocations familiales puis discuter des autres points du dossier revendicatif», explique la même source. Dans tous les cas, la prochaine réunion entre les syndicats et le chef de gouvernement sera déterminante pour la suite du dossier de la réforme de retraite ainsi que l’avenir du dialogue social.