Politique

Maroc-France : Le sécuritaire pour commencer

© D.R

Le ministre de l’intérieur français a effectué samedi une visite de travail au Maroc. Une visite qui vient confirmer la bonne santé retrouvée dans la coopération entre les deux pays.

Bernard Cazeneuve a, dans ce sens, eu des entretiens avec le chef de gouvernement et le ministre de l’intérieur. L’entrevue s’est déroulée en présence notamment du ministre de l’intérieur, Mohamed Hassad, du ministre délégué auprès du ministre de l’intérieur, Charki Draiss, et de l’ambassadeur de France à Rabat, Charles Fries.

Au cours de leur entretien, les deux parties ont abordé les perspectives futures des relations bilatérales, mettant en avant le partenariat privilégié qui unit les deux pays. «L’entretien que je viens d’avoir avec M. Cazeneuve a été l’occasion, pour nous, de réaffirmer notre entière disposition à renforcer la coopération entre nos services de sécurité respectifs», a souligné Hassad ajoutant que «cette coopération portera particulièrement sur la lutte contre le terrorisme, par un échange confiant et intense de renseignements et d’expériences».

Le ministre a indiqué que l’entretien a aussi été l’occasion pour approfondir «nos échanges sur les évolutions récentes de la menace terroriste dans la région et de définir les secteurs prioritaires de la coopération» entre les ministères marocain et français de l’intérieur.

Hammouchi décoré

De son côté, le ministre français de l’intérieur a affiché la volonté de son pays de renforcer sa coopération avec le Royaume. «Cette coopération avec le Maroc dans le domaine sécuritaire, nous souhaitons continuer à l’approfondir», a poursuivi Cazeneuve. En mettant en avant le rôle «déterminant» de la Direction générale de la surveillance du territoire dans la lutte contre le terrorisme (DGST), il s’est félicité du professionnalisme des services de renseignement marocains et de la place du Maroc en tant que partenaire de la France dans le domaine sécuritaire. Dans ce sens, le responsable français a annoncé l’intention de son pays de décorer prochainement le patron de la DGST, Abdellatif Hammouchi, qui sera fait officier de la Légion d’honneur. Cette décoration vient, selon Cazeneuve, «en reconnaissance de son action à la tête de cette direction en matière de lutte contre le terrorisme». Le ministre français a, par ailleurs, rappelé que le responsable marocain a été déjà décoré par l’Hexagone. «La France avait déjà eu l’occasion de distinguer M. Hammouchi en 2011 en lui attribuant le titre de chevalier de la Légion d’honneur.

Elle saura prochainement lui témoigner son estime en lui remettant cette fois-ci les insignes d’officier de la Légion d’honneur», a-t-il affirmé. «Place Beauvau» (siège du ministère français de l’intérieur à Paris) veut à travers cette distinction «saluer l’action menée par la Direction générale de la surveillance du territoire en premier lieu par son directeur général, Abdellatif Hammouchi». Pour rappel, des policiers français s’étaient rendus en février 2014 à la résidence de l’ambassadeur du Maroc à Paris pour notifier à M. Hammouchi une demande d’audition de la justice française. Un agissement qui avait déclenché une crise entre les deux pays alliés.
A noter enfin que la coopération judiciaire vient de reprendre entre le Maroc et la France après avoir été suspendue pratiquement une année en raison de divergences entre les deux pays.

Une réunion de haut niveau avant l’été

Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait eu le 9 février un entretien avec le président de la République française François Hollande au Palais de l’Elysée. Au cours de cet entretien, les deux chefs d’Etat «ont abordé l’ensemble des questions régionales et internationales». La rencontre a également été l’occasion de souligner «la pleine vigueur du partenariat d’exception qui lie le Maroc et la France». Le Souverain et le président français se sont, en outre, félicités de l’accord bilatéral du 31 janvier qui crée les conditions d’une coopération judiciaire plus efficace entre les deux pays.

Aussi, les deux chefs d’Etat ont souligné la détermination de la France et du Maroc à lutter ensemble contre le terrorisme et à coopérer pleinement dans le domaine de la sécurité. A l’issue de cette rencontre, les deux pays ont annoncé un programme intense de visites ministérielles dans le but de préparer la prochaine réunion de haut niveau entre les deux gouvernements. Des sources françaises affirment que la réunion de haut niveau sera présidée par les deux chefs de gouvernement avant l’été prochain.

Rétablissement de la coopération judiciaire

Après sa suspension pratiquement une année, la coopération judiciaire entre le Maroc et la France a été rétablie fin janvier dernier. L’annonce de la reprise de la coopération dans ce demaine entre les deux pays a été faite après une réunion entre la ministre française de la justice, Christiane Taubira, et Mustapha Ramid, ministre de la justice et des libertés, côté marocain.

Au cours des séances de travail tenues fin janvier au ministère de la justice à Paris, les délégations des deux pays avaient, en effet, trouvé un accord sur un texte amendant la convention d’entraide judiciaire franco-marocaine. Selon les responsables des deux pays, les changements apportés doivent favoriser durablement une coopération plus efficace entre les autorités judiciaires des deux pays et de renforcer les échanges d’informations, dans le plein respect de leur législation, de leurs institutions judiciaires et de leurs engagements internationaux. La signature de cet amendement entre les deux délégations a marqué le rétablissement immédiat de la coopération judiciaire et juridique entre la France et le Maroc.

 

Articles similaires

CouverturePolitiqueUne

Le Code de déontologie parlementaire bientôt adopté

Les deux Chambres ont ouvert vendredi dernier la session du printemps

PolitiqueUne

Bilan du mi-mandat: une séance commune le 17 avril au parlement

Le parlement tiendra une séance commune le mercredi 17 avril prochain pour...

PolitiqueUne

Réélection de Rachid Talbi Alami à la tête de la Chambre des représentants

Rachid Talbi Alami, du Rassemblement national des indépendants (RNI), a été réélu,...

PolitiqueUne

Parlement : L’adoption du Code de déontologie, un chantier prioritaire de la session de printemps

La deuxième session de l’année législative 2023-2024, qui s’ouvrira vendredi, planchera sur...