ALM : La deuxième Chambre sera la première à examiner la réforme des retraites. Comment les syndicats représentés chez les conseillers comptent-ils en profiter ?
Mohamed Daidaa : Toutes les centrales syndicales représentées au niveau de la Chambre des conseillers vont œuvrer de sorte à introduire tous les amendements nécessaires aux projets de loi relatifs à la réforme des retraites. Notre objectif sera de pousser vers une réforme plus globale du système de retraite dans notre pays contrairement au projet gouvernemental se limitant à une réforme partielle. Faut-il rappeler que la réforme proposée par l’Exécutif se limite à la Caisse marocaine des retraites. Une réforme insuffisante d’ailleurs puisqu’elle ne devrait retarder le problème que de dix ans dans le meilleur des cas. La solution passe donc par une profonde remise en cause de tout le système de retraite dans notre pays.
Ira-t-on jusqu’à un rejet total au sein de la Chambre des conseillers des projets de lois de réformes proposés par le gouvernement ?
Il est un peu tôt de parler d’un rejet puisque l’examen des projets de lois n’a pas encore commencé au niveau de la deuxième Chambre. Aussi, il ne s’agit pas d’un seul projet de loi mais de plusieurs projets dont certains apportent des dispositions positives. Il s’agit notamment du projet visant l’élargissement de la couverture sociale à un certain nombre d’activités professionnelles libérales ainsi que le projet de loi qui va relever le seuil des pensions versées aux retraités militaires. D’une manière générale, les conseillers vont se comporter d’une manière positive avec les projets positifs et ils auront un traitement particulier avec les autres dispositions qu’ils estiment négatives pour les fonctionnaires. La réforme ne doit pas se faire au détriment des fonctionnaires.
Quels sont les amendements que les conseillers pourront apporter aux projets ?
Le gouvernement enfreint depuis de longues années les règles internationales relatives aux cotisations. A l’échelle mondiale, c’est la règle de deux tiers assumés par l’Etat employeur et un tiers versé par le fonctionnaire qui est appliquée. Chez nous, le projet de loi proposé par l’Exécutif partage les cotisations à parts égales entre l’employeur et le fonctionnaire. Il sera également question de revoir les catégories d’âge sur lesquelles la réforme devra s’appliquer. Nous pensons que la réforme doit s’appliquer aux générations montantes et non pas à celle d’aujourd’hui.