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PAM pour et PJD contre, le scénario fou du vote de confiance

© D.R

Le grand oral de Saâd Eddine El Othmani vendredi au Parlement ne sera pas une partie de plaisir

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Les parlementaires du PJD font régner le suspense quant à leur position. Le groupe parlementaire du parti est toujours sans président alors que les orientations du secrétaire général du parti, l’ancien chef de gouvernement Abdelilah Benkirane, pourraient être déterminantes.

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Saâd Eddine El Othmani fera vendredi prochain son baptême de feu au Parlement. Le nouveau chef de gouvernement doit présenter le programme gouvernemental devant les parlementaires des deux Chambres afin d’obtenir l’investiture du gouvernement. A priori, le chef de l’Exécutif dispose d’une majorité numérique confortable au Parlement (240 députés à la première Chambre). Les six partis de la majorité, à savoir le Parti de la justice et du développement (PJD), le Rassemblement national des indépendants (RNI), le Mouvement populaire (MP), l’Union socialiste des forces populaires (USFP) et le Parti du progrès et du socialisme (PPS) devaient donc tous donner leurs voix à Saâd Eddine El Othmani. Le hic, c’est que les parlementaires du PJD font régner le suspense quant à leur position. Le groupe parlementaire du parti est toujours sans président alors que les orientations du secrétaire général du parti, l’ancien chef de gouvernement Abdelilah Benkirane, pourraient être déterminantes. Il a déjà rencontré les membres du bureau du groupe parlementaire à la première Chambre.

Une deuxième rencontre entre Benkirane et les députés du parti pourrait avoir lieu la veille du vote de confiance au Parlement. Il faut dire que le PJD traverse une zone de turbulences depuis quelque temps, tiraillé entre plusieurs courants. Le secrétariat général du parti donne l’impression d’être divisé  et des voix au sein de cette instance, la plus importante après le conseil national, commencent à se lever appelant à observer une neutralité vis-à-vis du gouvernement paradoxalement conduit par le même parti. C’est le cas de Abdessamad Sekkal, président de la région de Rabat-Salé-Kénitra et Monsieur communication interne au sein du parti, qui a publiquement appelé les siens à «prendre leurs distances avec le gouvernement». Le grand oral de Saâd Eddine El Othmani vendredi au Parlement ne sera pas donc une simple formalité et les parlementaires risquent de créer la surprise. Dans ce sens plusieurs scénarios restent parfaitement possibles.

Le premier devrait voir le chef de gouvernement obtenir les voix des parlementaires des six partis composant la majorité parlementaire. Le deuxième scénario concerne le désistement d’une partie ou de l’ensemble des 125 députés du PJD sachant que le refus de 70 parmi eux est suffisant pour mettre El Othmani en difficulté. Le troisième scénario concerne le vote du Parti authenticité et modernité (PAM) en faveur du programme gouvernemental. C’est un scénario fou et difficile certes, mais pas impossible. Si le PAM s’est déjà positionné dans l’opposition au lendemain des dernières élections législatives, le parti a joué un rôle dans l’arrivée de Habib El Malki (USFP) à la présidence du perchoir. Alors que le PJD et le PPS avaient voté blanc, le PAM avait donné ses voix pour l’actuel président de la Chambre des représentants. Dans tous les cas, la séance du vendredi prochain sera déterminante pour la suite. Elle devra permettre surtout de connaître à quel point les Pjdistes soutiennent le chef de gouvernement qui est également président de leur conseil national.

Ce que dit la Constitution

L’investiture du gouvernement intervient après le vote de confiance des membres de la première Chambre. Si le chef de gouvernement présente son programme devant les membres des deux Chambres, ce sont les députés de la première qui auront le dernier mot. Ainsi, l’article 88 de la Constitution stipule qu’après la désignation des membres du gouvernement par le Roi, le chef de gouvernement présente et expose devant les deux Chambres du Parlement réunies le programme qu’il compte appliquer.

Ce programme doit dégager les lignes directrices de l’action que le gouvernement se propose de mener dans les divers secteurs de l’activité nationale et notamment, dans les domaines intéressant la politique économique, sociale, environnementale, culturelle et extérieure.

Ce programme fait l’objet d’un débat devant chacune des deux Chambres. Il est suivi d’un vote à la Chambre des représentants. Le gouvernement est investi après avoir obtenu la confiance de la Chambre des représentants, exprimée par le vote de la majorité absolue des membres composant ladite Chambre, en faveur du programme du gouvernement.

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Quid de l’Istiqlal ?

Lors des premiers rounds de négociations, le parti de l’Istiqlal qui compte 47 députés à la Chambre des représentants avait pris la décision de soutenir le gouvernement qu’il participe ou non au gouvernement.

Cette décision avait été confortée par le conseil national du parti. Seulement voilà, le parti de la balance traverse depuis quelques semaines l’une des graves crises internes de son histoire. Certains proches collaborateurs du secrétaire général actuel, Hamid Chabat, avaient laissé entendre que cette promesse ne tient plus puisqu’elle avait été faite du temps où Abdelilah Benkirane était encore chargé de former une majorité parlementaire.

Cela dit, Chabat et ses derniers fidèles paraissent de plus en plus isolés au sein de la direction du parti. Le vote des parlementaires istiqlaliens sera très attendu même si leur choix ne devrait pas être déterminant pour le gouvernement.

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