Politique

Partis politiques : PND, l’image d’une droite en quête de soi

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Depuis sa création en 1982, le Parti national démocrate (PND) s’est voulu être l’expression du monde rural au point d’être qualifié de «parti des Aroubya» (parti des ruraux). Ses dirigeants eux-mêmes revendiquent cette tendance d’une manière un peu plus feutrée. Le parti dit ainsi avoir pour «objectif primordial le développement du monde rural et la lutte contre l’exclusion vécue par les quartiers marginalisés». Dans un langage politique culte, le PND se définit comme un parti «libéral, moderne et de centre-droit».
Sa naissance remonte au début des années 80.
En juin 1982, un groupe de dissidents du Rassemblement national des indépendants, formé dans sa majorité des notables ruraux qui n’arrivaient pas à trouver leur place parmi les 167 fondateurs du RNI, majoritairement de l’élite citadine, sont partis créer une nouvelle formation. Conduit par le tandem Mohamed Arsalane El Jadidi, ancien militant de l’UMT et Abdellah Kadiri, un militaire de carrière jusqu’en 1973, en compagnie d’autres personnalités tels que Khalli Henna Ould Errachid, Abdelkader Benslimane ou encore Mohamed Jalal Essaïd, les ex-RNI désabusés, voire marginalisés au sein de ce parti, vont signer l’acte de naissance du Parti national démocrate. Ce fut à l’issue d’un conseil constitutif qui s’est tenu les 19, 20 et 21 juin 1982 à Casablanca.
De l’avis des observateurs politiques, Arsalane El Jadidi voulait faire du PND «le parti des campagnes, porte-parole des populations rurales. Une sorte de vis-à-vis du MP et du MNP qui entendent représenter les tribus des montagnes». La formation conduite par A. El Jadidi se retrouve naturellement dans tous les gouvernements de droite qui ont suivi sa naissance. Au début des années 1990, la conjoncture nationale avait dicté une tentative de réorganisation du champ politique autour de pôles; l’un regroupant les partis nationalistes et de gauche, la Koutla, et l’autre ceux de la droite, le Wifak.
Le PND s’est retrouvé en toute évidence dans le Wifak aux cotés de l’Union constitutionnelle et du Mouvement populaire. Quelques années plus tard, ce regroupement allait cesser d’exister. Et ce, depuis que le MP l’ait abandonné pour intégrer, en 1998, la coalition qui composait le gouvernement de l’Alternance. Le PND qui s’est retrouvé par la même occasion dans l’opposition parlementaire a tenté de reformer un nouveau groupement. Ainsi est née l’Alliance qui rassemble autour du PND, le MDS de Mahmoud Archane, le PRD d’Abderrahmane El Kouhen, l’ICD de Mohamed Benhamou et le PDI d’Abdelouahed Maach. Dans l’opposition, le PND va pousser le cran jusqu’à verser dans le populisme. «Les accents populistes ruralistes continuent de marquer son credo «libéral» assez particulier», noteront les observateurs. Il en est de même pour sa référence à un «traditionalisme assez conservateur qui a fait que le PND s’était aligné sur les adversaires du Plan d’insertion de la femme dans le développement à l’époque du gouvernement d’Alternance, faisant ainsi chœur avec les mouvements islamistes», soutient-on. Entre-temps, le parti s’est retrouvé sans guide, une longue maladie ayant cloué Mohamed Arsalane El Jadidi au lit pendant des années. Et la bataille pour sa succession a été parfois violente et aussi longue que la maladie du chef du parti qui a fini par rendre l’âme en 1999.
Pendant cette absence forcée du chef du PND, Abdellah Kadiri a assuré son intérim, avant de succéder à A. El Jadidi, dans des conditions jugées peu confortables et surtout dans un contexte politique difficile.
La situation était, en effet, telle que le parti allait subir sa première scission. Ahmed Alami, ex-ministre de la Santé et ancien vice-président du Parlement qui disputait le poste du chef du parti à A. Kadiri, a fini par claquer la porte après que cette guerre de succession ait été portée devant la justice. A. Alami a décidé, par la suite, de créer son propre parti «le Parti de l’environnement et du développement». Son assemblée constitutive a eu lieu le 27 avril 2002.
L’Alliance n’a pas non plus survécu au chamboulement que connaît le champ politique national depuis les dernières élections de 2002. C’est ainsi que le PND a décidé de revoir ses cartes et surtout ses alliés. Son dernier acte a été de sceller, il y a un mois, une union avec le parti Al Ahd de Najib Elouazzani, en prévision des élections du 7 septembre.

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