Sahara : Offensive diplomatique marocaine à Accra

La diplomatie marocaine au cœur du 9ème Sommet de l’Union africaine (UA), qui s’est ouvert dimanche à Accra.
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Mohamed Benaïssa, et le directeur général des études et de la documentation (DGED), Mohammed Yassine Mansouri, ont été dépêchés par SM le Roi Mohammed VI dans la capitale ghanéenne où ils ont été reçus par plusieurs chefs d’Etat africains. Il s’agit des présidents gabonais El Haj Omar Bongo, équato-guinéen Theodoro Obiang Nguema, togolais Faure Gnassingbé et centrafricain François Bozidé. Cette présence, – la première en son genre depuis le retrait du Royaume en 1984 de l’Organisation de l’Union africaine, qui a été décidé suite à la reconnaissance par la défunte OUA de la chimérique RASD -, n’est toutefois pas un fait nouveau. Le Royaume, étant un artisan indéniable de l’union africaine, n’a jamais vraiment coupé les ponts avec l’Afrique, il a, au contraire, continué à jouer un rôle pionnier dans le développement et le rayonnement du continent. Il n’en reste pas moins que le présent sommet africain garde un enjeu d’autant plus majeur qu’il se tient à un moment où le dossier du Sahara traverse un moment crucial de son histoire. Outre le volet de la coopération, qui figure déjà en bonne place dans la politique africaine du Royaume, et qui se trouve d’ailleurs au programme des entretiens de MM. Benaïssa et Yassine Mansouri avec les chefs d’Etat africains, il y a évidemment la question du Sahara. Le Royaume compte saisir l’opportunité de la tenue du 9ème Sommet de l’UA pour informer ses interlocuteurs africains sur les derniers développements de cette question, après le premier round des négociations avec le Polisario qui s’est déroulé les 18 et 19 juin derniers à Manhasset (New York), conformément à la résolution 1754. A la faveur de leurs entretiens avec les chefs d’Etat africains, MM. Benaïssa et Yassine Mansouri ont rappelé que cette résolution, – adoptée le 30 avril dernier à l’unanimité des membres du Conseil de sécurité -, s’est félicitée «des efforts sérieux et crédibles» déployés par le Maroc pour parvenir à une solution négociée et définitive de la question du Sahara. L’offre d’autonomie proposée par le Royaume a contribué non seulement à «briser la glace» entre les parties au conflit, mais à «imprimer une forte dynamique au processus de règlement de la question du Sahara», ont fait valoir les émissaires du Souverain, qui ont réaffirmé la volonté du Royaume d’aller au deuxième round des négociations, prévu  le 10 août prochain, avec «la même bonne foi et la même volonté sincère» de trouver une porte de sortie à un conflit dont le règlement contribuera sans doute à l’essor du Maghreb et de toute la sous-région continentale. Une promesse que le président de la commission de l’Union africaine, Alpha Omar Konaré, n’a d’ailleurs pas manqué de souligner. Dans un rapport, qui sera soumis à l’adoption de la 9ème session du Sommet de l’UA, l’actuel responsable de l’UA a indiqué que les pourparlers directs entre le Royaume du Maroc et le Polisario «doivent parvenir à un règlement du différend dont la persistance a empêché toute coopération significative entre les pays de la sous-région». Il a par ailleurs appelé la communauté internationale à «ne ménager aucun effort pour encourager les parties à saisir cette opportunité (les négociations) pour parvenir à une solution durable, conformément aux résolutions pertinentes des Nations unies ». L’avenir du Maghreb, et du continent dont cette région vitale fait partie, passera certainement par là.