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Syndicats : Le gouvernement menace la paix sociale

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La réaction des syndicats ne s’est pas fait trop attendre. Alors que les projets de lois relatifs à la réforme paramétrique du régime civil des retraites des fonctionnaires doivent être adoptés aujourd’hui en Conseil de gouvernement, quatre centrales syndicales critiquent fortement cette initiative gouvernementale.

«Après avoir pris connaissance de l’ordre du jour du Conseil de gouvernement ce jeudi, la surprise des centrales syndicales a été grande de constater la programmation du dossier de la réforme des retraites», annoncent les responsables de l’Union marocaine du travail (UMT), la Fédération démocratique du travail (FDT), la Confédération démocratique du travail (CDT) et l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM).

«L’Exécutif prend ainsi une décision qui ne peut être que provocatrice à travers une méthode contestable pour le traitement d’un dossier qui intéresse de larges couches de la société marocaine. Une décision qui est de nature à rendre le climat social beaucoup plus tendu en constituant une vraie menace pour la paix sociale dans le pays», ajoute la même source. En effet, le gouvernement doit donner aujourd’hui son feu vert à la réforme paramétrique du régime civil des pensions de retraite à la Caisse marocaine des retraites (CMR).

Une réforme contestée dès le départ par la majorité des syndicats du pays puisqu’elle prolonge le départ à la retraite dans la fonction publique de trois années supplémentaires à 63 ans ainsi qu’une révision de la méthode de calcul des pensions sur la base des huit dernières années de l’activité, ce qui provoquerait une baisse automatique des pensions. Enfin, il est également question d’augmenter le taux de cotisation à 14%.

Toutes ces mesures doivent être appliquées progressivement jusqu’en 2019. Même si les projets de lois en question doivent passer l’étape du Parlement avec la possibilité d’introduire des amendements, les syndicats semblent déterminés à faire pression sur l’Exécutif dès maintenant. Tout en réitérant leur «refus catégorique de toute réforme au détriment des intérêts des fonctionnaires», les quatre centrales syndicales envoient une mise en garde au gouvernement.

«Les syndicats mettent en garde l’Exécutif des résultats de sa tentative d’imposer ce qu’il considère comme réforme tout en assumant la responsabilité de ses actes et leurs dangereuses répercussions», déclarent les syndicalistes. Et de conclure: «Nous lançons un appel à toutes les forces vives de la nation afin de soutenir la classe des travailleurs dans sa cause juste. Nous allons continuer de défendre les revendications des travailleurs en usant de tous les moyens légaux pour atteindre les objectifs».

Les syndicalistes avaient déjà prévu d’organiser un sit-in devant le Parlement le 12 janvier devant le siège du Parlement à Rabat. L’UMT, la FDT, la CDT et l’UGTM brandissent également la menace de recourir à une grève générale qui doit toucher à la fois les secteurs public et privé même si aucune date n’a été encore annoncée pour le moment.

La réforme des retraites n’est qu’un seul aspect du bras de fer qui oppose le gouvernement aux syndicats. Ces derniers revendiquent une hausse généralisée des salaires, une baisse de l’Impôt sur le revenu et une hausse du seuil des salaires exonérés à 6.000 dirhams. Des revendications qui n’ont pas été acceptées par le gouvernement, du moins à court terme, ce qui rend les relations entre les deux partenaires sociaux très tendues.

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