CultureUne

Ahmed Ghayet : Le terrain, le concret, l’empathie… comme remèdes à nos maux

© D.R

Entretien avec Ahmed Ghayet, acteur associatif

[box type= »custom » bg= »#eeedeb » radius= »5″]

Le 13ème anniversaire de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) a été commémoré, dimanche à Rabat, par l’organisation d’une bibliothèque en plein air baptisée «l’Arbre aux livres», une action ayant pour objectif de sensibiliser les enfants à la lecture et au partage solidaire. Ahmed Ghayet, l’un des initiateurs de cette initiative, revient sur cet événement inédit.

[/box]

ALM : Comment vous est venue cette idée de l’Arbre aux livres ?

Ahmed Ghayet  : Je suis depuis toujours un militant associatif et culturel : pour moi la jeunesse représente l’avenir et la culture représente la clé de l’insertion et de l’épanouissement personnel.

Je cherche toujours à marier les deux car lorsque l’on permet à la jeunesse d’accéder à la culture et que l’on implante la culture dans la proximité alors c’est l’exclusion, c’est le repli, c’est l’obscurantisme qui reculent.

Lorsque s’est créée l’Association Les Gens du Livre à Mogador sur une idée de André Azoulay dont l’objectif est de promouvoir le vivre-ensemble, notamment par la culture, la lecture, je leur ai proposé cette idée d’Arbre aux livres.

Quels sont les objectifs de cette initiative ?

En fait ce rêve, cette petite idée qui me trottait dans la tête depuis plusieurs mois est devenue réalité. Les Arbres aux livres répondent à plusieurs buts : ils sont des espaces de création de lien social, ce sont des lieux de culture de proximité, tout repose sur la confiance, le respect de l’Autre, l’honnêteté, ils sont aussi des endroits où les étudiants peuvent se retrouver pour réviser, où des lectures collectives peuvent être organisées, où des auteurs peuvent rencontrer des lecteurs… et appartiennent à tous ceux qui veulent se les approprier et les faire vivre.

Comment cette action est-elle devenue nationale ?

Au début de l’aventure nous étions une poignée d’associations, quand l’association Les Gens du Livre à Mogador a donc choisi de tenter l’expérience à Essaouira j’ai contacté des associations de jeunes qui font un travail remarquable sur le terrain et avec lesquelles j’agis depuis longtemps (Marocains Pluriels juniors et Divers’Cité à Casa, Les Passagers à Oujda, Marock’Jeunes à Marrakech, Par-delà les Remparts à Fès) afin de démultiplier l’action et qui en sont donc devenues également initiatrices.

L’idée a séduit la coordination nationale de l’INDH qui en prépare le 13ème anniversaire pour le 18 mai prochain et qui s’est proposée pour en faire une initiative à l’échelle de toutes les régions.

C’est quelque part aussi une nouvelle façon d’œuvrer en partenariat, de faire des jeunes non seulement des interlocuteurs mais aussi des acteurs.

Notre jeunesse n’en peut plus d’être figurante, d’être spectatrice de sa propre vie, notre Roi ne cesse de demander à ce qu’elle soit associée aux décisions, il faut que les actes des décideurs suivent: j’ai trouvé que la proposition de l’INDH était innovante, voire courageuse dans le contexte actuel.

Vous savez, cette opération «l’Arbre aux livres» sous ses airs innocents a donné des résultats fabuleux sur le terrain, j’ai reçu des photos, des vidéos magnifiques de partout, les jeunes ont pris confiance en eux, ils se sont senti pousser des ailes.

C’est ça qui est l’objectif que ceux de ma génération doivent se fixer: donner des racines et des ailes à notre jeunesse.

Quelles sont les prochaines étapes ?

D’ores et déjà je peux annoncer une seconde édition de l’Arbre aux livres pour 2019, et devant cette réussite je rêve de multiplier les actions de terrain, de proximité, nos jeunes en sont capables, ils viennent d’en faire la démonstration une fois de plus.

L’Association Les Gens du Livre -dont je suis également membre- va organiser en novembre prochain un prix littéraire d’envergure : le Prix Mogador qui célébrera la diversité, l’Autre.

Le 24 mai prochain Marocains Pluriels et le SOC (Stade Olympique Casablancais Simon Pinto) organiseront la 3ème édition du Ftour Pluriel présidé par André Azoulay, conseiller de Sa Majesté le Roi- où seront décernés les Trophées du Vivre Ensemble, et je vais poursuivre mes rêves pour qu’ils deviennent réalité: le prochain serait de mettre sur pied un programme de Jeunes Médiateurs, dont les missions seraient :

– Accompagnement des jeunes dans leur scolarité (suivi, aiguillage, lutte contre l’absentéisme…).

– Aide à la résolution de mini-conflits (voisinage, querelles entre jeunes, nuisances nocturnes, etc).

– Information et orientation des jeunes sur les questions de santé, de (tabagisme, MST, drogues…).

– Encadrement et accompagnement des jeunes lors de matchs, manifestations musicales, culturelles…

Les jeunes volontaires sont prêts et nous sommes à la recherche de partenaires, notre société a besoin de (re)nouer le lien avec sa jeunesse et de retisser du lien social.

Propos recueillis par

A.S

Articles similaires

EconomieUne

L’extension de l’unité de dessalement de l’eau de mer à Agadir s’accélère

Le ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et...

EconomieUne

Le 12ème Global Money Week démarre au Maroc

Cette campagne internationale se veut une occasion de sensibiliser les jeunes aux...

ActualitéCouvertureUne

Les banques marocaines face aux nouvelles menaces de l’IA

Un nouveau défi pour le secteur bancaire qui investit lourdement pour préparer...

EditorialUne

Métamorphoses à vue d’œil

L’évolution des chiffres de la téléphonie dévoilée récemment par l’ANRT (lire article...

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux