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Driss Ajbali : «L’avenir des Marocains de l’extérieur est désormais entre leurs mains»

ALM : L’installation du Conseil de communauté marocaine à l’étranger soulève la question de sa représentativité. Ce Conseil est-il vraiment représentatif des Marocains de l’extérieur ?
Driss Ajbali : Le Conseil n’est pas représentatif dans le sens où, en tant que démocrate, je reste convaincu que la seule issue de la représentativité est le mode électif. En revanche, le Conseil est très significatif dans la mesure où, vu le temps imparti, les membres de la commission qui ont travaillé sur ce dossier, ont considéré qu’il fallait adopter une démarche progressive, évolutive, ce qui est loin d’être transitoire pour aboutir à une configuration à laquelle Sa Majesté le Roi a donné le temps nécessaire pour réfléchir à la question de la citoyenneté et de la participation de façon pleine et entière. Aujourd’hui, nous sommes en présence d’un dispositif qui a quatre ans pour faire mûrir la réflexion avec une idée majeure : c’est que, pour la première fois dans l’histoire de l’immigration, les Marocains de l’extérieur reçoivent un message clair de la plus haute autorité de ce pays, leur disant, en substance, «votre avenir est entre vos mains».

Sur quels critères le Conseil a-t-il été constitué ?
Normalement, la représentation géographique est parfaitement respectée. Il y a également une forte volonté de la représentation féminine (28%), et une représentation conséquente de la communauté juive marocaine, avec le souci de répondre aux préoccupations majeures de l’immigration marocaine qui tourne essentiellement autour de la question sociale et de la question identitaire avec sa dimension religieuse, cultuelle, culturelle, éducative et linguistique. Quand on fait une lecture précise de la composition du Conseil, on réalise qu’il essaye de répondre, autant que faire se peut, à ces préoccupations. Ce qui me paraît fondamental, c’est le défi qui a été relevé tant l’honneur était grand que Sa Majesté nous confie cette mission. Et pour répondre à ce défi, on avait deux choix, et deux choix seulement : on pouvait opter pour un travail technocratique en réunissant les meilleurs experts et en aboutissant à un avis en moins d’un an ou deux. La deuxième option, plus risquée, que nous avons adoptée, c’est celle d’une large consultation, d’une grande participation, d’un recours à la recherche et à l’expertise avant d’aboutir à des conclusions. En somme, il fallait réfléchir avant d’agir, au lieu de faire le contraire. Même si, dans le sillage des consultations, des séminaires, des rencontres dans tous les pays du monde, des polémiques ont été générées par des faits généralement minoritaires. Ces polémiques elles-mêmes ont participé d’une forme de dynamique. Il me semble que cette méthode devrait être appliquée sur d’autres secteurs majeurs pour le pays.

Quelles seront les priorités du premier mandat du Conseil ?
De toute évidence, la question de l’immigration est une donnée structurelle de la société marocaine aussi bien en termes sociaux qu’en termes économiques. Une des missions du Conseil, au-delà de faire participer les Marocains de l’extérieur au projet de société, devrait être de participer à une meilleure cohérence des politiques publiques. Ce qui reste, in fine, la demande première des Marocains de l’extérieur. En réalité, notre pays a toujours été doté de moyens importants pour marquer son intérêt à cette communauté. Il n’en reste pas moins que la multiplication des outils et des interventions finissent par obérer la cohérence. Il faudrait éviter la politique du millefeuille où on juxtapose un dispositif sur un autre. Le Conseil pourrait être à ce moment-là un levier pour suggérer une plus grande efficience des interventions publiques.

Quelles seront les prérogatives du Conseil ?
La plus grande prérogative qu’aura le Conseil, au-delà des missions qui lui sont attribuées dans le dahir, c’est la confiance de Sa Majesté le Roi.

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