Culture

Hamid Bouhioui : «plus on achète les oeuvres d’un artiste, plus il se sent libéré»

© D.R

ALM : Actuellement, vous explorez une nouvelle technique. Pourquoi ce choix ?
Hamid Bouhioui :  J’utilise actuellement une nouvelle technique qui est la spatule. En fait, ce n’est pas un choix, mais c’est la suite logique des choses. J’ai envie de badigeonner de la peinture sur la toile, parfois j’utilise même les deux mains. Avec cette nouvelle technique, j’ai plus de liberté.
Je n’ai plus besoin de respecter les lignes et les surfaces. Cela ne me choque pas maintenant quand la spatule dépasse la ligne quand je fais un visage. Au contraire, pour moi cela permet une esthétique assez équilibrée. Même au niveau des couleurs, je peux mettre pour un visage avec des yeux bleus, du vert, du rouge à côté du jaune… Donc, il y a une liberté dans les lignes, les surfaces et même les couleurs. Moi, je m’y suis retrouvé dernièrement. Mais le sujet est toujours le même. Ce qui m’intéresse, c’est toujours la femme, la féminité et les expressions de son visage.

Comment a évolué votre technique avant que vous n’arrivez à la spatule ?
En fait, la spatule et les coups de peinture sont des techniques que j’utilisais dès les années 90, mais d’une autre manière. Aussi au début, je peignais des visages photographiques. J’essayais comme tout débutant de représenter la réalité exactement, de ne pas dépasser les limites de la surface et des lignes.
En parallèle, je faisais de l’art abstrait sans qu’il y ait des visages et des personnages dans mes toiles. Aussi à côté de cela, je faisais des expérimentations avec la spatule. Ce n’est que dernièrement, dans ma dernière exposition que j’avais trouvé un certain équilibre en réunissant dans une même œuvre mes côtés abstrait et figuratif. Et maintenant, c’est la technique de la spatule qui est venue s’incorporer dans ce mélange de tendances. Et puis, je me suis lassé d’utiliser l’ancienne technique que j’ai explorée pendant plusieurs années. Il faut savoir que je ne décide pas de cela spécialement. Il arrive un moment où il faut le faire. Et bizarrement, cela intéresse les gens plus.

Qu’est-ce que vous procure le fait que des collectionneurs s’intéressent à votre travail ?
Il y a actuellement de plus en plus de collectionneurs qui achètent régulièrement mes œuvres. Je n’ai pas honte à le dire, le fait qu’une personne vienne acheter tous mes tableaux, cela m’a donné une autre énergie, de l’assurance et encore plus de confiance en moi. Cela m’offre le moyen d’expérimenter de nouvelles choses. Je peux tenter ce que je n’aurais pas osé faire avant. Je ne suis pas le seul à dire cela : «Plus on achète chez un artiste, plus il se sent libéré».

Quel est le secret de votre succès ?
Le seul secret, c’est d’être authentique et sincère avec soi-même. Il ne faut pas se mentir. Il y a des gens qui font du marketing et oublient la qualité du travail. Par exemple, ils se laissent influencer par des peintres qui vendent beaucoup. On peut tomber dans ce piège. A ce moment, cela devient une corvée et non de l’art. Mais à mon avis, cela ne peut pas durer longtemps. Par contre, si tu fais ce que tu aimes à fond et tu essaies de l’améliorer, tôt ou tard on reconnaîtra ton travail, que ce soit durant ta vie ou à titre posthume.

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