Culture

Rida Lamrini : «Tout le monde devrait écrire»

© D.R

ALM : Présentez-nous de la trilogie la «Saga des puissants».
Rida Lamrini : La trilogie «La Saga des puissants» recouvre une période allant de 1999 jusqu’à 2004. Le premier roman, «Les puissants de Casablanca» (1999) évoque la campagne d’assainissement, les années Basri, également des scènes de l’année 1997 où il était question de plein de promesse de changements. J’ai vécu l’année 90 intensément et j’en parle dans cette œuvre.
«Les Rapaces de Casablanca» et «Le temps des impunis», évoquent toute cette attente de changement avec l’avènement de Mohammed VI. Avec des espérances qui étaient enfouies jusqu’à présent et qui s’étaient évidemment libérées.

Quel est le lien entre les trois romans de la trilogie ?
Le lien qui existe entre les trois romans de la trilogie est qu’on y retrouve les mêmes personnages. Ces personnages évoluent dans un Maroc qui se cherche et qui est en quête de la liberté et de la justice, de la vérité.

En plus de vos différentes fonctions, vous avez écrit plusieurs ouvrages. Peut-on dire que vous êtes un écrivain ?
J’aurais aimé vivre de l’écriture. Mais écrivain n’a jamais été un métier surtout au Maroc à moins d’être un écrivain promu par le cercle parisien.

Pourquoi vous écrivez alors ?
J’écris pour que l’on puisse partager une vision, des informations, une façon de voir les choses. Je pars d’un postulat selon lequel au fond, il n’y a pas un être humain qui n’a pas quelque chose à dire. Alors je dirais pourquoi ne pas écrire. Tout le monde devrait écrire. À la limite, ce que j’écris, c’est ce que nous disons entre nous. C’est une espèce de reflet. La valeur ajoutée des ouvrages se situe beaucoup plus dans la mise en réflexion de situations et d’un vécu  que d’un apport nouveau. Dans certaines sociétés l’écriture est un acte normal et naturel. Dans d’autres c’est l’oralité qui prime. Et il est regrettable dans notre pays que les générations passent et emportent avec elles tout le patrimoine qu’elles ont acquis et qu’elles ne transmettent pas aux autres. Regardez, par exemple, quelques grands hommes non pas laissé des témoignages écrits. Dans la culture africaine, on dit: «Un vieux qui s’en va, c’est une librairie qui part avec».

Tout au long de votre parcours d’écrivain, la réalité a toujours été le matériau principal de vos écrits. Ne pourrait-on pas y voir là votre autobiographie ?
Je pars de la réalité pour essayer de la changer. Mais ce n’est pas essentiellement une autobiographie. Toutefois lorsqu’on s’inspire de la réalité, on en fait partie, donc forcément on prend quelque chose de soi-même. Ce n’est pas une biographie dans le sens où, on se prend soi-même comme objet d’analyse et d’écriture. Mais probablement des aspects, des aspirations, une façon de voir  propre à ma personnalité, des contradictions que je porte sont présentes dans chacun de mes personnages. Mais la fiction existe dans mes œuvres. Elle a pour objet le moment que le lecteur consacre à la lecture.

Est-ce que vous faites un travail de recherche et d’investigation avant d’écrire vos romans ?
Le travail de recherche que je fais est de bien planter le décor. Au niveau du décor, il faut au moins que mon lecteur et moi ayons à peu près la même vision. Par exemple pour l’évoquer dans mon œuvre, j’ai été à Derb Talian.
Dans les «Rapaces de Casablanca», j’étais au Parlement et j’ai compté ses marches. Aussi pour une autre scène, j’étais à Sebta pour prendre des notes et mettre mes personnages dans un décor réel.

Quels ont été vos influences au niveau littéraire ?
J’ai été influencé par  mes lectures des écrivains du 19ème siècle comme Balzac, Flaubert, Zola… des écrivains qui ont offert à leur société des images, des tableaux à travers le recours des fois à la forme de Saga.
Je ne me suis jamais pris pour un écrivain. Je suis fasciné par la magie de l’écriture et comment elle donne autant de relief à des choses que tout le monde connaît ou vit.

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