La réforme de la justice se veut un chantier civilisationnel global qui vise à développer les concepts, bousculer les traditions usitées et asseoir les bases d’institutions et de valeurs modernistes, démocratiques et de primauté de la loi, a souligné à Marrakech Me Ahmed Horma, avocat au barreau de Fès. Intervenant lors de la clôture d’un colloque sur «La justice marocaine et les besoins d’une réforme globale», Me Horma a indiqué que la réforme de la justice ne touche pas uniquement le corps de la magistrature mais s’étend, par ses effets directs et indirects, à l’ensemble des aspects de la vie de la société. Pour sa part, le président du tribunal administratif de Marrakech, Me Jaâfar Hassoun, a fait savoir que le dialogue global autour du projet de réforme de la justice révèle la dimension structurante de ce chantier, en tant que manifestation d’une revendication sociétale pressante, loin d’être un simple slogan. Et d’ajouter que la réussite de ce projet est un pas important vers le développement de ce grand projet sociétal moderniste et démocratique qui se veut un choix idoine et référentiel. Le projet de réforme de la justice se distingue par une méthodologie pionnière basée sur la consultation de l’ensemble des acteurs directs et indirects, outre l’implication des organismes, de la société civile, des instances des droits de l’Homme et celles politiques afin de recueillir leurs propositions dans ce sens, a-t-il expliqué. Cette méthodologie consultative, qui montre que ce projet s’adresse à tous, est une manifestation de la pratique démocratique et une garantie de sa réussite, a-t-il dit, insistant sur la nécessité de l’implication effective du magistrat en tant qu’acteur principal.