A l’occasion du cinquantenaire de la création de la Cour suprême, une vingtaine d’intervenants ont animé, le 31 mai et 1er juin à Oujda, un colloque, le septième du genre, sous le thème «Les crimes financiers et arrêts de la Cour suprême». La séance plénière a été présidée par Driss Dehak, premier président de la Cour suprême du Royaume.
Le thème choisi est d’une importance majeure car la région orientale est une zone limitrophe. Comme toutes les zones frontalières, elle connaît des infractions et des délits se rapportant à la contrebande, à l’émigration clandestine, au trafic de stupéfiants, ainsi que plusieurs transgressions financières. Le but de ce colloque est d’étudier le phénomène dans sa globalité et les répercussions qu’il peut avoir sur l’environnement économique et social de la région.
Les crimes financiers ont un impact négatif sur les économies des pays et leurs programmes de développement, ont ainsi souligné les participants à ce séminaire. «Nous avons essayé de peaufiner notre approche par celles des auxiliaires de la justice, à savoir les avocats et les universitaires. Car parfois, la loi n’est pas claire et nous avons donc besoin de plusieurs lectures pour mieux l’interpréter. Le but étant d’assurer une justice équitable», a expliqué à ALM Hassan Fares, procureur général auprès de la cour d’appel d’Oujda. De son côté, Tayeb Cherkaoui, procureur de Sa Majesté auprès de la Cour suprême, a détaillé le phénomène du crime financier qui concerne notamment l’escroquerie, le blanchiment d’argent, l’abus de pouvoir et de confiance, la falsification de documents, l’émission de chèques sans provision, la fraude et l’évasion fiscales, les crimes de l’Internet et la corruption.
Il a, par ailleurs, expliqué que le progrès technologique et l’usage de l’informatique ont permis aux criminels d’utiliser de nouvelles techniques pour accéder à des gains illégaux. Il a aussi rappelé que la justice doit se développer et opérer avec professionnalisme, efficacité, rapidité et spécialisation dans le domaine de la criminologie financière et ce suite aux directives royales du discours du 15 décembre 1999 pour qui la justice doit se développer et se renouveler pour qu’elle puisse suivre les changements que connaît le monde.En parallèle avec les communications à caractère juridique, une exposition d’anciens manuscrits, livres, photos et cachets administratifs a été inaugurée par M. Dehak. A travers cette exposition, c’est toute l’histoire de la justice dans l’Oriental qui a été retracée.