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Oujda : Exposition : L’art du silence

© D.R

«L’art du silence» est la thématique choisie par l’artiste-peintre Driss Rahhaoui pour sa nouvelle collection de tableaux exposée à la Galerie d’art du 30 octobre au 30 novembre. Une exposition initiée par l’Association A48 et la direction régionale du ministère de la Culture. Les arts plastiques, pour Driss Rahhaoui, ne sont pas à dissocier du plaisir de déposer des couleurs sur une palette, de les mélanger, de les fondre les unes aux autres sur la toile. C’est sa façon de s’émerveiller à la vibration d’un noir sur un blanc cassé. Un exercice délicat qui consiste à déployer la pâte avec le pinceau, le couteau ou même les doigts pour animer la matière. La réalisation d’un tableau est, de surcroît, une inspiration qui émane d’une contemplation des paysages qui se transforment en signaux distinctifs avant même de prendre leur forme définitive. Dans cette quête de valorisation de ce qui est naturel ou authentique et révélateur d’un vécu, Rahhaoui a choisi cette fois-ci, pour son exposition, des tableaux qui ressuscitent l’espace qui l’a vu grandir et prendre des pinceaux pour colorier une ville jadis en noir et blanc à cause de la dominante du charbon. Cette ville n’est autre que sa ville natale Jerada avec ses espoirs et ses déceptions. «La matière première, pour la réalisation de ces tableaux, témoigne du vécu des miniers : pierres de charbon, cordes, troncs d’arbres, sacs de jute, torches, ficelles de laine et toute autre matière récupérée sur les lieux où plusieurs jeunes tentent de gagner leur morceau de pain en s’aventurant dans des puits qu’ils ont creusé au péril de leurs vies. Le recours à ces matières premières me permet de calquer le quotidien pour en faire une création», précise Rahhaoui. Et d’ajouter : «Peindre, c’est aussi rendre hommage à la vie, c’est témoigner du temps qui passe, de la beauté de ce qui m’entoure, c’est être amoureux d’une lumière qui valse, d’une ombre qui s’infiltre, d’un arbre qui m’invite avec ses grands doigts. En somme, la peinture m’habite, elle est mon énergie, mon réconfort et mon défi ». Et ce n’est pas le critique d’art Azzeddine Abdelouhabi qui dira le contraire. Dans sa présentation de cette troisième exposition de Rahhaoui à Oujda, il précise que même si la création est austère à première vue, l’œuvre de Rahhaoui est, néanmoins, empreinte d’une sensualité dépouillée qui appelle à un état de sérénité. Avec peu de moyens : des matériaux récupérés sur les lieux mêmes de production du charbon, qu’on appelle «sandriates», Rahhaoui recourt aux matières premières issues du lieu de travail des mineurs, s’inspire des formes spirales pour les transformer en gestualité débordante réalisée avec des noirs et des gris à rythmes débordants. L’artiste nous confronte à la question de l’Etre. L’art est une traduction de la vérité, il est à la fois présence et réminiscence. Mais avant d’arriver là, Rahhaoui a travaillé dans un premier temps sur la figuration artistique dans le Coran à partir d’un livre de Sayed Kotbe. En s’inspirant de versets coraniques, il a essayé de transcender le spirituel en couleurs à partir de convictions personnelles. «Exercice, certes, difficile, mais qui m’a permis de découvrir la profondeur des choses» fait-il observer. Pour l’histoire, Driss Rahhaoui est un artiste-peintre diplômé de l’Institut national des beaux-arts de Tétouan en 2001. Il a obtenu son Bac d’arts plastiques en 1997 à Oujda.

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