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Partenariat contre la toxicomanie

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Les services psychiatriques de la ville de Tanger vont se renforcer par la création d’un centre post-cure pour les personnes souffrant de dépendance aux drogues dures. Une convention de partenariat portant création de ce centre à été signée mardi 6 mars par l’Association marocaine des femmes-entrepreneuses pour le développement économique et social (AMFEDES) et la délégation régionale de la santé de Tanger-Asilah.
«En plus de son soutien aux femmes en situation précaire par la création, notamment, de micro-entreprises, l’AMFEDES s’intéresse aux personnes souffrant de dépendance aux drogues et vivant dans une situation précaire. Nous voulons les accompagner pendant leur traitement, tout en tentant de les réinsérer dans la vie active», explique à ALM la secrétaire générale de l’AMFEDS, Nora Seddiki.
«Les personnes souffrant de toxicomanie seront hébergées dans ce centre qui met à leur disposition des ateliers de menuiserie et d’ébénisterie», poursuit-elle avant de préciser que «ce centre qui sera établi à proximité du centre médico-psychologique Hassnouna de Tanger, apportera aide et soutien à un grand nombre de  toxicomanes». Pour elle, la lutte contre ce fléau exige une grande mobilisation de la société civile tangéroise. Selon une enquête menée par le centre médico-psychologique Hassnouna, la consommation des drogues dures prend des proportions de plus en plus alarmantes. «Les accros utilisent souvent la drogue par injection et ces prises sont plus dangereuses que celles faites par voie orale ou qui sont sniffées», souligne le médecin-chef de ce centre, Mohammed Essalhi. Il rappelle que «ceux qui utilisent les seringues sont menacés par des maladies graves, particulièrement le VIH/sida et l’hépatite C». Selon ce spécialiste «20% des drogués qui consomment de la cocaïne et de l’héroïne utilisent les seringues». Par ailleurs, le centre médico-psychologique de Hassnouna a été créé en 2004. Il est le premier centre ambulatoire de traitement contre la toxicomanie (le deuxième se trouve à Salé) et compte tenu d’un grand nombre de demandes de consultations, les premiers contacts avec les patients  sont pris sur rendez-vous. Dr. Essalhi précise que sur le nombre total de toxicomanes qui ont été reçus pour consultation depuis l’ouverture de ce centre, 80% des cas prenaient de la cocaïne et de l’héroïne. Les 20% restant sont les habitués du cannabis, des comprimés psychotropes ou d’alcool.
Selon les statistiques de ce centre médico-psychologique, l’âge moyen des toxicomanes, suivant leur traitement dans cet établissement, varie entre 20 et 35 ans. 5 % des toxicomanes qui viennent en consultation dans ce centre sont des jeunes de moins de 20 ans et 4% seulement sont des femmes. «Bien que nos services respectent les patients en ne divulguant aucune information les concernant, les femmes se montrent encore réticentes à suivre leur traitement dans ce centre», déplore Dr Essalhi, qui fait observer que la majorité des personnes dépendantes de la drogue ont des antécédents judiciaires.
Ainsi, 53% des toxicomanes sont des personnes qui ont déjà fait de la prison.
«La loi marocaine doit être, un tant soit peu indulgente, envers ces personnes qui souffrent moralement et physiquement, en les plaçant dans des hôpitaux spécialisés et en favorisant leur insertion dans la société», affirme Dr Essalhi qui n’a pas manqué d’affirmer qu’«il faut être de plus  en plus sévère avec les barons de la drogue, les intermédiaires et les dealers».

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