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Tanger : Hommage à Jean Genet

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Des célèbres écrivains dont Tahar Ben Jelloun et Juan Goytisolo se sont réunis, vendredi 17 décembre, à Tanger pour rendre hommage à l’écrivain Jean Genet, ayant vécu une partie de sa vie dans la ville du détroit. S’inscrivant dans le cadre de la réouverture de la célèbre librairie des Colonnes, fondée en 1949, cette rencontre a débuté par la présentation du nouveau numéro de la revue littéraire Nejma, dédiée à cet écrivain français, qui aurait eu cent ans le 19 décembre. Ayant mené une vie tumultueuse et engagée, Jean Genet a inspiré beaucoup d’écrivains contemporains. «Si Jean Genet me touche beaucoup plus que d’autres écrivains, c’est parce qu’il est entré dans ma vie avant même que je découvre ses livres», indique l’écrivain marocain Abdellah Taïa, avant de préciser que sa mère Hada connaissait la sœur de Jean Genet, qui habitait à Larache. «Ma mère entendait dire à l’époque qu’il y avait un écrivain français qui accordait de l’aide aux Marocains pauvres», a-t-il ajouté. Cette manifestation a constitué une occasion pour ceux qui ont côtoyé Jean Genet pour parler de son œuvre littéraire ainsi que de son engagement pour les causes humanitaires dont l’affaire palestinienne. Comme c’était le cas de Tahar Ben Jelloun, qui venait d’écrire un livre intitulé «Jean Genet, menteur sublime» et qui est paru aux éditions Gallimard. L’écrivain marocain raconte qu’il a rencontré pour la première fois Jean Genet en 1974 à Paris. Tahar Ben Jelloun précise que l’écrivain français venait d’effectuer une visite en Palestine, où il a vécu des mois dans les camps des réfugiés palestiniens. Il poursuit que Jean Genet était considéré comme un homme qui traînait derrière lui d’énormes scandales, mais aussi un grand militant pour les causes politiques. «Dans son combat, Jean Genet était en train d’écrire, à mon avis, son plus grand livre «Un captif amoureux»», affirme Tahar Ben Jelloun. L’écrivain marocain tient à préciser que «Un captif amoureux» décrit la quête de sa propre mère, bien que ce livre magnifique, sorti quelques mois après la mort de Jean Genet, parle, en réalité, du combattant palestinien Hamza, lancé dans la recherche de sa mère. «Car Jean Genet a énormément souffert de n’avoir pas connu ses parents, et surtout sa mère», révèle Tahar Ben Jelloun.
Né le 19 décembre à Paris, Jean Genet a vécu une enfance malheureuse. Il fut interné dans plusieurs prisons, où il a écrit ses premiers poèmes. Ses premiers romans furent censurés. Jugés pornographiques, les livres de Jean Genet se distribuaient sous le manteau. Il faut préciser que son roman «Le journal du voleur» décrit ses errances adolescentes hors de France. Il prenait position contre le colonialisme français et prenait fait et cause pour les indépendances, alors même que la France était en pleine guerre d’Algérie. Ses séjours en Palestine lui ont inspiré «Un captif amoureux». Rongé par un cancer de la gorge, Jean Genet est mort dans un hôpital parisien. Il est enterré dans le vieux cimetière espagnol à Larache.

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