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Zahra Aziraé : «Le projet de loi donnera une certaine crédibilité à la lutte contre la violence»

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ALM : Combien de cas de violence le Centre de la Ligue Injad Beni Mellal a-t-il reçu ?
Zahra Aziraé : En 2008, le Centre de la Ligue Injad Beni Mellal a accueilli 458 bénéficiaires dont 890 cas de violence contre les femmes. L’on remarque que les femmes mariées, analphabètes et victimes de cette violence, occupent le premier rang dans la mesure où on a enregistré 761 cas de violence sur 890 (85 ,5%). Pour ce genre de femmes, la violence économique occupe la première place (298 cas, 39,15%) suivie de la violence psychologique (256 cas, 33,64%), puis de la violence corporelle (114 cas 14,98%), enfin la violence sexuelle (18 cas, 2,3%). Le deuxième genre de femmes qui sont victimes de violence sont les filles célibataires, (51 cas sur 890, 5,73%). Concernant ce type de femmes, la violence sexuelle occupe le premier rang avec 23 cas (45,09), puis la violence corporelle avec 18 cas (35,29%). Le troisième genre de femmes violentées sont les divorcées avec 46 cas sur 890 (5,16%) et dont la violence économique vient au premier rang avec 27 cas (58,69%). D’autres types de femmes sont victimes de violences comme les mères célibataires et les veuves.

Afin de lutter contre la violence à l’égard de la femme, un projet de loi sera soumis au gouvernement. Qu’en pensez-vous ?
Ce projet de loi est une initiative très louable qui s’assigne pour objectifs de lutter contre tout genre de violence et de discrimination. Il s’agit d’un changement radical et positif dans la lutte contre la violence à l’égard de la femme et des enfants. Le Maroc a réalisé des progrès énormes dans le domaine du respect des droits de l’Homme. Le projet de loi donnera une certaine crédibilité à cette lutte qui vise à instaurer la stabilité, la solidarité, le respect et l’égalité entre l’homme et la femme. Il faudra en plus, pour que les résultats escomptés soient réalisés, encourager l’insertion économique et sociale de la femme, lutter contre l’analphabétisme surtout en milieu rural.

Quelles solutions proposez-vous pour lutter contre la violence du genre ?
Il faut d’abord faire des diagnostics et des enquêtes surtout dans les régions pauvres. C’est là que la violence à l’égard de la femme fait tache d’huile. La création d’un grand nombre de centres d’écoute incitera la femme à dénoncer les genres de violence dont elle est victime. Et pour soutenir la femme, il faut encourager son insertion dans la vie active dans la mesure où la violence économique occupe le premier rang surtout chez les femmes mariées (7,77% des femmes violentées, sur le plan national, n’ont aucun travail et 9,99% travaillent dans des secteurs informels). De surcroît, il faut prendre les femmes victimes de violence en charge et les soutenir psychologiquement.

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