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Zahra Zaoui : Mieux communiquer sur la Moudawana

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ALM : À l’occasion de la Journée nationale de la femme marocaine célébrée le 10 octobre, vous envisagez de lancer une campagne de sensibilisation basée essentiellement sur des supports artistiques. Pourquoi ?
Zahra Zaoui : Notre rôle, en tant qu’association féminine, s’inscrit dans la nouvelle dynamique enclenchée par l’ensemble des forces vives du pays pour faire évoluer les mentalités. Cependant, cinq ans après la mise en application de la Moudawana et malgré les larges campagnes de médiatisation, les dispositions demeurent mal connues par une importante frange de la population. Cela constitue, à côté d’autres résistances et traditions, un frein handicapant pour la nouvelle réforme judiciaire. Et c’est à ce niveau que nous avons décidé de communiquer à travers de nouveaux supports et on a choisi la chanson et le film en partenariat avec le Fonds de développement des Nations unies pour la femme à Rabat et les ambassades des Royaumes de Belgique et des Pays-Bas.

Opter pour des supports festifs, est-ce par nécessité de communication ou une recherche d’effet artistique ?
Les deux à la fois. La dimension culturelle était reléguée dans nos approches de vulgarisation des lois concernant la Moudawana. C’est un ajout plus qu’une réplique corrective. Faire passer un message d’une grande importance par des rappeurs ne peut qu’accompagner la dynamique évolutive que connaît la société. Alors que les mélodies gharnaties l’ancrent dans son contexte socio-culturel. Un rap à contenu qui interpelle le juge à s’investir plus dans la justice d’égalité et d’équité est un message dense et significatif. C’est une autre façon de voir les choses. Et c’est pour cela que nous avons choisi comme airs musicaux à notre chanson le raï, le gharnati et le rap. C’est pour cibler les fans de ces genres musicaux pour leur expliquer que les lois ne sont pas des textes clos réservés aux juristes.

En parallèle à la communication par la chanson, vous avez aussi opté pour d’autres supports. Lesquels et dans quel but ?
La chanson qui sortira ce week-end pour commémorer le 10 octobre se veut une introduction à tout un programme qui se focalise sur trois objectifs : informer et éduquer, animer et former mais aussi aider à l’accès au droit. C’est expliquer la Moudawana en recourant à trois supports. Un film qui expliquera les onze points innovants apportés à la Moudawana tels les droits de l’enfant, les différentes formes de divorce, le partage des biens acquis durant le mariage et d’autres points. Un film de vulgarisation juridique qui sera fin prêt avant le 8 mars pour qu’il soit présenté à l’occasion de la Journée mondiale de la femme. En plus de la chanson et du film, une caravane de sensibilisation et d’explication sera lancée et sillonnera l’Oriental et d’autres régions du Royaume pour toucher surtout la femme du monde rural. Et là aussi nous avons innové car les explications seront faites par des jeunes filles et garçons qui se sont appropriés la loi et qu’ils vont expliquer à leur manière.

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