Société

1.000 cas recensés par le Centre des droits des gens en 2009

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Les enfants en milieu scolaire subissent au quotidien toutes les violences possibles et imaginables. Les dernières statistiques du Centre des droits des gens (CDG) le confirment. «En 2009,nous avons recensé 1.000 cas au niveau national. Il s’agit de plaintes qui ont été déposées auprès du centre. Les violences corporelles viennent en tête avec 400 cas (40%), suivis des violences psychologiques (350 cas). Les violences sexuelles arrivent en troisième position avec 126 cas soit 12,6%. Pour la seule région de Fès-Boulemane, 126 cas ont été dénombrés dont 81 cas pour les violences corporelles (64,28%), 36 cas pour les violences psychologiques (28,57%) et 9 cas pour les violences sexuelles (7,14%)», déclare à ALM, Jamal Chahdi, président du CDG. Les violences physiques sont essentiellement des châtiments corporels allant de la gifle aux coups avec des tuyaux , règle en fer, fils électriques, bâtons , coups de pied…. La violence psychologique qui est difficilement quantifiable se manifeste essentiellement à travers les insultes qui touchent la dignité de l’enfant. «Il faut aussi relever les heures supplémentaires qui constituent une forme de discrimination pour les familles pauvres. Une pratique que l’on observe même dans les premières classes. D’autres moyens sont utilisés pour faire pression sur les enfants telles que la réduction des notes, la privation de récréation, la discrimination entre les élèves. Ce qui va à l’encontre du système éducatif», relève M. Chahdi. Quant à la violence la plus cruelle pour un enfant à savoir la violence sexuelle, elle concerne les attouchements et les viols. «Vous ne pouvez pas imaginer ce qui se passe dans les écoles. Des enseignants n’ont aucun scrupule à abuser sexuellement des enfants. Certains ont même abusé de toute la classe», affirme le président du CDG. Pour lutter contre ce phénomène qui prend des proportions alarmantes, le CDG lance pour la troisième année consécutive une campagne de sensibilisation sur la lutte contre la violence à l’égard des enfants dans le milieu scolaire. Cette campagne qui durera trois mois, cible les établissements scolaires de quatre provinces : Fès, Moulay Yaâcoub, Sefrou et Missour. L’objectif étant de mettre en œuvre des moyens destinés à protéger les enfants scolarisés contre toutes formes de violence. «Cette initiative menée dans les établissements scolaires primaires et secondaires vise l’éducation au concept des droits humains (lutte contre la violence, non discrimination…) afin de contribuer au changement de comportement des personnes ciblées à savoir les directeurs et proviseurs ainsi que les associations de parents d’élèves. L’école doit être un espace où règnent les droits humains et non un lieu de non-droit», précise M. Chahdi. Clubs de l’éducation aux droits humains, ateliers sur l’éducation à l’égalité et à la tolérance ainsi que des formations sur la citoyenneté et la non violence figurent parmi les principales activités au programme de cette campagne. Pour le président du CDG, «il reste encore beaucoup à faire pour lutter efficacement contre la violence. La société civile a un rôle primordial à jouer en sensibilisant davantage les citoyens sur cette question». L’insuffisance des ressources humaines qualifiées et financières constitue une entrave majeure pour toute politique nationale de prévention et de lutte contre la violence à l’égard des enfants.

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