Deux ans et demi après le 11 septembre 2001 et moins d’un an après Casablanca, Madrid est secouée par des attentats terroristes. A trois jours des élections générales, c’est tout le pays qui se trouve face à de nouvelles donnes. Ce 11 mars 2004, les Madrilènes commençaient à affluer vers les gares ferroviaires pour vaquer à leurs occupations quotidiennes dans un climat où la campagne électorale fait rage entre PSOE et PP.
Près de quinze minutes et une dizaine de bombes ont suffi à plonger l’Espagne dans la stupeur. Les trois bombes qui exploseront à Atocha seront les plus meurtrières en faisant près de 90 morts, soit près de la moitié des 191 victimes mortelles de ces attentats. Près de 1.500 autres personnes s’en sortiront avec des blessures de divers degrés.
Depuis la seconde Guerre mondiale, l’Espagne n’a jamais recensé autant de morts suite à un acte d’une telle ampleur. Le pire des attentats à y avoir été commis, avant le 11 mars 2004, remonte à 1987 quand l’ETA s’attaquera à un supermarché de Barcelone avec un bilan de 21 morts.
Ces attentats, suivis d’un large élan de solidarité de la communauté internationale, allaient changer les donnes politiques en Espagne en portant les amis de Zapatero au pouvoir. La piste islamiste, occultée au début, allait s’avérer la bonne. Depuis, ce sont des dizaines d’arrestations et de procès qui n’en finissent plus.