Société

2007 : les MRE ne sont pas contents

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"Si une telle décision est confirmée, le CNMF considérerait que celle-ci irait totalement à l’encontre du discours royal". C’est la réaction du Conseil national des Marocains de France (CNMF) à la décision, vendredi 16 juin 2006, de la majorité gouvernementale de donner la priorité à la structuration du Conseil supérieur des Marocains résidant à l’étranger.
Pour le CNMF, le discours royal du 6 novembre 2005 a suscité "un énorme espoir (…) dans la réparation d’une injustice concernant plus de trois millions de citoyens vivant à l’étranger, privés depuis 1992 d’un droit constitutionnel confisqué". Toutefois, souligne un récent communiqué de cette organisation créée en novembre 2004, l’espoir a cédé la place à la déception pour des raisons liées à des "difficultés logistiques".
Après avoir rappelé que ni le ministère des Affaires étrangères, ni celui de l’Intérieur "n’ont pris véritablement d’initiatives concrètes permettant réellement la participation des MRE aux prochaines élections de 2007", le CNMF affirme qu’il s’agit d’une "dérobade" que de dire que ces élections ne pourraient être organisées pour des raisons logistiques au moment où les exemples suivis par d’autres pays affirment le contraire (Espagne, France, Italie et Algérie…).
Pour conclure, le CNMF dit en appeler "directement à la Haute autorité royale pour que l’espoir né du discours du 6 novembre dernier ne se transforme pas en déception, voire en humiliation pour plus de trois millions de citoyens".
Selon plusieurs sources d’information, d’autres ONGs et organismes représentant les Marocains de la diaspora s’apprêtent à lancer une série d’initiatives pour protester contre la décision de la majorité. C’est le cas notamment pour le Congrès mondial des citoyens d’origine marocaine (Congress) et qui avait déjà émis des propositions pour une représentation des MRE dans le prochain Parlement issu des élections de 2007. Le Congress devrait proposer de "décaler" les élections concernant les Marocains résidant à l’étranger. Cette ONG avait, auparavant, proposé que les députés MRE soient issus, dans un premier temps, des membres élus du Conseil supérieur des Marocains résidant à l’étranger.
Au Maroc, des partis politiques, notamment de l’opposition, ont inclus la participation des MRE à l’ordre du jour de leurs activités programmées dans les jours et semaines à venir. Ces rencontres et meetings risquent de se transformer en procès en règle contre la majorité gouvernementale et ses projets pour la nouvelle loi électorale.
Selon un communiqué du ministère de l’Intérieur, sanctionnant une énième réunion, vendredi 16 juin entre Chakib Benmoussa et les leaders de la majorité, les partis formant cette dernière se sont mis d’accord sur la reconduction du mode de scrutin de liste aux plus forts restes (pour la répartition des sièges restants), mais avec un nouveau seuil de 7 %. La majorité a également trouvé un consensus en ce qui concerne les listes électorales et décidé de maintenir les mêmes listes des législatives de 2002. Pour ce qui est de la représentation des Marocains résidant à l’étranger, le communiqué de l’Intérieur affirme qu’il a été décidé d’opter pour une "approche progressive" qui accorde la priorité à la mise en place du Conseil supérieur des Marocains résidant à l’étranger. Autrement dit, le prochain Parlement risquerait de ne pas y voir siéger les députés élus par les MRE.

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